Nickel : une centrale électrique flottante acheminée en Nouvelle-Calédonie par la SLN

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La Société Le Nickel (SLN) a réceptionné samedi une centrale au fioul flottante qui doit lui permettre de sécuriser la production de son usine métallurgique de Nouméa et pallier la défaillance d'une centrale hors d'âge, dont le remplacement se fait attendre depuis des années.

Partie de Turquie le 16 juillet, cette centrale accostée temporaire (CAT), louée par la SLN, détenue par le groupe minier Eramet, au numéro 1 mondial des navires-centrales Karpowership, est arrivée samedi 3 septembre à Nouméa, son port d'attache pour les trois années à venir.

L'équipement produira jusqu'à 200 MW ce qui en fera la plus grande unité de production électrique du territoire.

Il doit fournir l'électricité du site métallurgique de Doniambo (Nouméa), en remplacement de la centrale "B", qui va être définitivement mise à l'arrêt. Construite en 1972, cette installation ne fonctionne qu'à 75% de ses capacités depuis mai 2021, à la suite d'une explosion qui a coûté la vie à un agent de maintenance.

La centrale flottante sera mise en service début octobre. Il s'agit "d'une solution temporaire, louée jusqu'en 2025, dans l'attente de la fourniture d'électricité par le réseau calédonien", selon la SLN.

La centrale "B", propriété du groupe minier, doit être remplacée par une centrale "pays" appartenant à la Nouvelle-Calédonie. Ce projet, lancé en 2016, est toutefois aujourd'hui au point mort, bien que l'accord-cadre signé avec le gouvernement calédonien prévoie une alimentation apportée à 100% par le réseau électrique calédonien à l'horizon 2035.

D'ici-là, "un mix énergétique" doit permettre à la SLN de se séparer de la centrale flottante en 2025.

Cette centrale suscite des interrogations localement. Le Syndicat des ouvriers et employés de Nouvelle-Calédonie (Soenc) redoute qu'elle ne se substitue au projet de centrale pays. Or, sans celle-ci, "rien ne garantit le maintien de la transformation locale du minerai extrait par la SLN", pointe le syndicat.

De son côté, Scal'Air, en charge de la surveillance de la qualité de l'air, indique avoir donné un avis défavorable au projet, en raison des émissions de soufre que générera cette centrale alimentée au fioul.

Elle "a une meilleure efficacité environnementale, mais elle a vocation à fonctionner beaucoup plus que (la centrale actuelle de) Doniambo. Donc on considère qu'en termes d'émissions polluantes, ça va être équivalent", a expliqué Nina Julié, présidente de Scal'Air.

La SLN assure que la centrale flottante, dont la production peut être modulée, permettra au contraire de recourir plus fréquemment aux énergies renouvelables.

Autre critique, l'association Ensemble pour la planète (EPLP) déplore, avec Scal'Air, que ce projet d'envergure n'ait pas fait l'objet d'une enquête publique, la province Sud en charge du dossier ayant estimé qu'elle n'était pas nécessaire en raison du caractère "urgent et temporaire" du projet.

Commentaires

martine cornaille

Ensemble Pour La Planète déplore que 4 mois après sa demande de communication, les études d'impacts sanitaires et environnementaux ainsi que l'étude de dangers n'aient encore pas fait l'objet d'une diffusion. Les Calédoniens ne savent donc pas à quoi cet équipement les expose. QUI peut estimer que cela est "normal" ????

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