- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Enel, premier producteur d'énergie d'Italie, a annoncé mercredi la création d'une coentreprise dédiée aux réacteurs modulaires (SMR), plus faciles à installer que les centrales conventionnelles, alors que le pays songe à revenir au nucléaire civil après l'avoir abandonné il y a presque 40 ans.
« Nouvelle industrie nucléaire durable »
La coentreprise, Nuclitalia, qui sera détenue à 51% par Enel, à 39% par la société d'ingénierie Ansaldo et à 10% par le groupe de défense Leonardo, "aura pour mission d'évaluer les conceptions les plus innovantes et les plus abouties de la nouvelle industrie nucléaire durable", d'après un communiqué de presse.
Le gouvernement italien avait rouvert en février l'hypothèse d'un retour à l'énergie nucléaire après environ 40 ans d'opposition de l'opinion publique, même si les experts estiment qu'il faudra au moins une décennie avant que ce tournant ne soit effectif.
Le gouvernement de Giorgia Meloni soutient que le nucléaire pourrait jouer un rôle clé dans le renforcement de la sécurité énergétique de la péninsule, ainsi que dans la décarbonation et la réduction des prix élevés de l'électricité. Le ministre de l'Énergie avait fixé un délai d'un an pour élaborer un cadre juridique permettant le retour au nucléaire, avec des réacteurs traditionnels ou de nouvelle génération.
Dernières centrales fermées en 1990
L'Italie a été un pionnier de l'énergie nucléaire, mais les Italiens ont voté massivement contre après la catastrophe de Tchernobyl en 1986, entraînant la fermeture progressive des centrales.
Les dernières centrales ont fermé en 1990 et les tentatives de Rome pour relancer le secteur ont été contrecarrées par un autre référendum en 2011 après l'accident de Fukushima.
Selon un plan présenté l'année dernière et portant sur 10 ans, Rome envisage d'installer d'ici 2050 une capacité nucléaire suffisante pour produire entre 11% et 22% de la consommation électrique du pays.
Les SMR sont plus petits et de construction plus simple que les centrales conventionnelles. De nombreux autres pays développent des projets de SMR, notamment en Argentine, au Canada, en Chine, en Corée du Sud et aux Etats-Unis.