Nucléaire : l'EPR de Flamanville a redémarré, après 4 mois d'arrêt

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Centrale nucléaire de Flamanville

Centrale nucléaire de Flamanville (©EDF)

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville a redémarré dans la nuit de mardi à mercredi, après quatre mois d'arrêt pour mener des opérations de maintenance après la découverte d'un problème de fuite sur des soupapes, a annoncé mercredi l'électricien EDF.

Des soupapes « pas complètement conformes »

Le réacteur a redémarré "cette nuit à 00h33" alors que l'opération était prévue pour le 17 octobre, a indiqué à l'AFP EDF. L'EPR normand, connecté au réseau électrique le 21 décembre 2024 avec 12 ans de retard, était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, mais cet arrêt avait dû être prolongé début juillet pour intervenir sur des soupapes.

L'exploitant nucléaire avait constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux exigences en termes d'"étanchéité".

Le circuit primaire transmet la chaleur produite par le cœur du réacteur vers les générateurs de vapeur qui transforment cette chaleur en vapeur pour actionner les turbines.

Des essais « avec variation de puissance » dans les prochains jours

Ces opérations avaient conduit EDF en août à annoncer le décalage de la date d'atteinte de la pleine puissance, officiellement annoncée à 1 620 MW, une échéance attendue "avant la fin de l'automne", soit avant le 21 décembre. Le groupe espérait auparavant pouvoir franchir cette étape avant la fin de l'été.

D'ici-là, EDF va poursuivre ses essais "avec une remontée progressive jusqu'au palier de 60% de puissance puis au palier de 80% de puissance", étape qui nécessitera de "solliciter l'accord de l'ASNR", l'autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection, pour aller au-delà, explique une porte-parole d'EDF à l'AFP.

Dans un message d'informations publié sur son site internet, EDF indique mener des "essais prévus avec variation de puissance" dans les prochains jours à 75 MW. 

Après un chantier émaillé de déboires et d'aléas techniques, les coûts de Flamanville 3, premier réacteur nucléaire à démarrer depuis 25 ans, ont explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros. Selon un rapport de la Cour des comptes de janvier, le coût total de l'EPR est estimé à 20,4 milliards d'euros aux conditions de 2015, et même 23,7 milliards d'euros aux conditions de 2023.

Précisons que, pour la période 2026-2031, EDF a retenu une hypothèse de puissance maximale pour Flamanville 3 ramenée à 1 585 MW, au lieu des 1 620 MW annoncés auprès de REMIT, le règlement européen sur l'intégrité et la transparence des marchés de l'énergie.

Commentaires

Jacques Daunay
Je pense que ce réacteur présente des problèmes de vibrations de l'eau dans le circuit primaire qui ont été sous-estimés. La réduction de puissance annoncée de 35 kW est totalement insuffisante pour réduire ces vibrations; il serait plus crédible de parler de 350 kW ou même plus, n'en déplaise aux financiers... Sait-on à quelle puissance fonctionne le réacteur de Taishan ? Bon courage pour les essais....
COCHELIN
Il est question de 35 MW et non de 35 KW. Lisez correctement !
Héra Rude
Les sites de pari en ligne pourraient lancer un jeu : à quand le prochain arrêt, pour combien de temps ? En espérant qu'aucun n'ait l'outrcuidance de demander à quand l'accident majeur. Au moins l'Etat français pourrait-il grapiller quelques recettes, plutôt utiles pour payer les centaines de milliards d'euros de dégâts qui ne figurent toujours pas dans l'endettement du pays. Au moins pourrait-on assurer ces machins, comme n'importe quel industriel assure ses installations. Nous sommes en socialisme et aucun parti politique ne veut en sortir, nous finirons come l'URSS.
Jean Sebillotte
attention à ne pas tout melanger. comme vous je regrette la situation ! c'est dû en grande partie a cause du rejet du nucléaire... les Russes sont a fond là dessus

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