Nucléaire : l'ASN juge « acceptable » le niveau de sûreté des installations françaises, tout en demandant plus de rigueur à EDF

  • AFP
  • parue le

L'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a jugé jeudi "acceptable" le niveau de sûreté atteint en France l'an dernier, tout en demandant des efforts à EDF pour améliorer la rigueur d'exploitation de ses centrales.

"L'ASN estime que le niveau de sûreté dans les installations nucléaires et la radioprotection dans les activités nucléaires de proximité ont été acceptables en 2019", a déclaré son président Bernard Doroszczuk, devant les parlementaires de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.

Parmi les points positifs, il a noté l'absence d'incident majeur ou de rejet significatif dans l'environnement, ainsi qu'"une plus grande prise de conscience par les exploitants nucléaires des défis auxquels ils sont confrontés collectivement notamment en termes de renforcement des compétences et de la qualité des réalisations".

Il a toutefois pointé chez EDF un "recul de la rigueur de l'exploitation" de ses centrales. Cela s'est traduit par une hausse des événements significatifs (3 de niveau 2 sur l'échelle INES l'an dernier contre zéro en 2018), une documentation inadaptée mise en évidence lors d'exercices de mise en situation et enfin la détection de "non-conformités" sur le parc nucléaire. "Malgré des progrès indéniables il y a donc chez EDF un effort à faire pour renforcer la rigueur d'exploitation", a conclu Bernard Doroszczuk.

Il a estimé que la première visite décennale de l'un des réacteurs de 900 MW, sur le site de Tricastin (Drôme), indispensable pour la poursuite de sa vie au-delà de 40 ans, s'est déroulée dans des "conditions satisfaisantes". Mais "l'ASN constate de plus en plus une saturation des capacités d'ingénierie d'EDF et s'interroge sur sa capacité à mobiliser de tels moyens à l'avenir sur les autres réacteurs et donc à assurer avec succès dans des plannings réalistes les réexamens de sûreté", a-t-il pointé.

Commentaires

Zamur

Vous souvenez-vous des manifestations contre la loi Travail de mai 2016 ? Les syndicalistes en grève, donc hors de contrôle hiérarchique se permettaient de manipuler la puissance des réacteurs nucléaires. Qui a dit "dangereux ? Au lieu de rédiger des procédures tatillonnes, l'ASN pourrait formaliser des mesures pour que ce genre de prise de pouvoir dans nos centrales nucléaires ne soit plus possible.

Thomas

cf. actu-environnement:
"Interrogés par les parlementaires, Bernard Doroszczuk a précisé pourquoi l'ASN estime que la rigueur d'exploitation est en recul chez EDF. L'ASN a noté « le franchissement de certaines barrières de sûreté bien connues des exploitants ». De tels écarts sont « significatifs de la perte de culture des intervenants », pointe-t-il."

Serge Rochain

Bof, c'étaient des professionnels et ils savaient bien ce qu'ils faisaient. Le risque nucléaire c'est l'incidence des évènements que l'on ne maitrise pas et qui ont jusqu'à présent été les seuls responsables des accidents dramatiques que l'on a connus dans le monde. Les procédures n'ont rien de tatillonnes, ce sont les mécanismes que les professionnels doivent intégrer dans leurs reflexes au quotidien.
Maintenant, si la surveillance de l'ASN permet d'amener les centrales nucléaires jusqu'au terme de leurs services avant qu'elles ne soient remplacées par autre chose, c'est parfait.

Serge Rochain

Bof, c'étaient des professionnels et ils savaient bien ce qu'ils faisaient. Le risque nucléaire c'est l'incidence des évènements que l'on ne maitrise pas et qui ont jusqu'à présent été les seuls responsables des accidents dramatiques que l'on a connus dans le monde. Les procédures n'ont rien de tatillonnes, ce sont les mécanismes que les professionnels doivent intégrer dans leurs reflexes au quotidien.
Maintenant, si la surveillance de l'ASN permet d'amener les centrales nucléaires jusqu'au terme de leurs services avant qu'elles ne soient remplacées par autre chose, c'est parfait.

Aymeric Damour

"Le risque nucléaire c'est l'incidence des événements que l'on ne maîtrise pas et qui ont jusqu'à présent été les seuls responsables des accidents dramatiques que l'on a connus dans le monde."
Ah bon ?
Tchernobyl on maîtrisait très bien, c'était purement une erreur humaine, la cause n'avait rien d'un facteur non maîtrisé. Le facteur humain, à ne jamais oublier, comme dans l'aéronautique typiquement.

Serge Rochain

Pour Tchernobyl vous avez raison sauf "qu'on" ne maitrisait pas très bien, la preuve, c'est qu'une foi embarqué dans cette sale affaire ils ne s'en sont pas sortis.

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