Près de Reims, un nouveau procédé à partir de bois pour remplacer le charbon

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Des travaux pour la construction d'un ensemble de production d'énergie à partir de bois ont débuté mardi près de Reims (Marne), un projet présenté comme une première mondiale et qui vise à se substituer au charbon dès 2020.

Cette usine, d'un coût de 100 millions d'euros, doit permettre d'éviter les émissions dans l'atmosphère de 230 000 tonnes de CO2 par an et de créer à terme quelque 350 emplois, une quarantaine sur le site de Pomacle-Bazancourt et le reste dans la filière forestière de la région Grand-Est.

Dès octobre 2020, une unité produira des granulés de bois obtenus par vapocraquage. Ce procédé breveté consiste à soumettre du bois broyé à une forte température et à une forte pression puis à libérer soudainement la pression pour transformer le bois en poudre. Ces pellets remplaceront le charbon utilisé jusqu'ici pour le chauffage d'environ 130 000 habitants d'un quartier rémois.

Cette unité alimentera aussi une centrale de cogénération qui produira à la fois de l'électricité - 90 GWh par an, soit l'équivalent de la consommation domestique de 30 000 habitants - et de l'énergie thermique sous forme de vapeur et d'eau chaude pour nourrir à la fois l'unité de biocombustible et une usine agro-alimentaire voisine. Les 350 000 tonnes annuelles de bois proviendront d'un rayon de 150 km autour du site marnais.

"Notre région est en train de s'affranchir du charbon", s'est exalté le président de la région Grand-Est, Jean Rottner. Présente pour le lancement des travaux, la secrétaire d'Etat à la Transition écologique et solidaire Emmanuelle Wargon a pour sa part salué un projet "enthousiasmant et exemplaire", "une belle réalisation issue du meilleur du privé et du public".

Pour Jean-Baptiste Marin, président d'Européenne de Biomasse - qui porte le projet avec la société d'investissement Meridiam, et Banque des Territoires-Caisse des Dépôts et Consignations - l'usine de Pomacle-Bazancourt est destinée à faire des petits sur toutes les régions forestières de France sur un marché qu'il estime à 16 milliards d'euros, "en augmentation de plus de 10% par an".

Commentaires

Michel

Le bois qui brule produit du co2 gaz a effet de serre. Couper 350000 t d'arbres reduit les forêts qui contribuent à absorber le co2 present dans l'atmosphère. Je ne comprends pas qu'on puisse encore s'exhalter et autoriser ce genre de procedé. Nos dirigeants n'ont-ils donc encore rien compris au réchauffement climatique ? Affligeant pour nos petits enfants !!!

Bobois

Un absorbe plus de carbone quand il est jeune que quand il est vieux. Quand on coupe un arbre, ce qui compte c est d en replanter un à la place de l ancien.

Le probleme de la forêt française est qu'elle vieillit. Dans certains endroits, elle n est plus exploitable car inaccessible ou avec des diametres incompatibles avec l industrie. Le carbone stocké actuellement va s'évaporer. Il est urgent d'exploiter la foret française.

Couper des arbres pourquoi faire ? Laisser la place aux jeunes !!!!

Deux utilisations des grumes possibles : déplacer le stock carbone dans des bâtiments et dans 100 ans il finira par s'évaporer. Le brûler et recuperer l energie solaire de la photosynthese et le co2 s evapore de suite. On est dans les deux cas dans un jeu a somme nulle. Mais si le second peut eviter d utiliser le charbon, c est vertueux.
Le mieux etant toujours de ne pas consommer car toute consommation entraine des emissions de carbone

Haut les coeurs pour les generations futures !

Blaizot

Quelle énergie utilise t-on pour faire les pellets?
Monter à très haute température et pression doit nécessiter beaucoup d’energie ( fissile?, fissile ?) . Et combien et quelle énergie pour ensuite brûler ces pellets pour faire électricité et eau chaude?
Un article qui ne répond pas à ces questions.

LB

Contrairement aux énergies fossiles, le CO2 n'est pas ajouté au cylce du carbone. Prélever du bois dans les forets n'est pas un problème si il est replanté de sorte que la forêt ne diminue pas. En france on ne va pas déforester pour produire ce genre de carburant, les émissions de CO2 sont donc bien plus faible que celles des carburants fossile, surtout si on compare au charbon. Par contre si il s'agit de bois importé d’Amazonie, oui c'est une aberration.
Quand à l’énergie pour faire les pellets, il s'agit probablement d'une partie du bois (ou des déchets de bois non utilisables dans le procédé) qui est brulée pour produire cette chaleur.
Si c'est bien fait , il est donc très probable que le bilan en CO2 de cette installation soit très favorable, surtout opra rapport à la situation actuelle (le charbon).

Bruno Lalouette

Sans nier le fait que le bilan CO2 est favorable, ce dernier n'est pas récupéré pour faire du syngas carburant, et il n'y a pas de solaire thermique associé, limitant la provenance du bois à 50 km à la ronde par camions (ça peut être plus par péniche), limite qui devrait être légale, favorisant ainsi la démultiplication des centrales locales!

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