- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le ministère de l'Economie et des Finances, également chargé de l'Industrie, veut avoir son mot à dire sur le rachat de Groupe Atlantic, spécialiste français des pompes à chaleur, par la société Paloma Rheem Holdings, basée à Tokyo, un dossier qu'il dit suivre de "très près", a-t-il fait savoir lundi à l'AFP.
Cette opération "devra être soumise à une autorisation préalable du ministère dans le cadre du contrôle des investissements étrangers en France", sous réserve des vérifications effectuées sur les conditions d'éligibilité de ce dossier à cette procédure, a expliqué Bercy à l'AFP.
La première étape de cette procédure dite des "investissements étrangers en France" (IEF) permettra d'abord de vérifier que le dossier est éligible au contrôle au titre de l'activité de fourniture d'énergie, un secteur stratégique de l'économie.
Groupe Atlantic, numéro un français de la pompe à chaleur, a annoncé lundi être en passe d'être racheté par le groupe nippo-américain Paloma Rheem, dans un contexte de concurrence accrue dans ce secteur clé pour la transition énergétique.
La société vendéenne a annoncé la signature d'un accord qui prévoit une prise de participation majoritaire à son capital par la société Paloma Rheem Holdings, basée à Tokyo, elle-même issue du rapprochement des japonais Paloma, Fujitsu General et de l'américain Rheem.
Le dossier est suivi de "très près" par Bercy d'autant que les pompes à chaleur sont au coeur de la stratégie d'électrification de la France portée par le gouvernement qui doit donner lieu à des annonces prochainement. Objectif: accélérer la consommation d'électricité dans les secteurs qui sont encore très dépendants de coûteuses importations d'énergies fossiles, dans les transports, l'industrie, le logement et donc le chauffage.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole de Groupe Atlantic a indiqué que Bercy avait été prévenu de cette opération il y a quelques jours. Sur la procédure en elle-même que lance Bercy, la société n'a fait aucun commentaire.
"Cette opération nous donne les moyens de renforcer durablement notre compétitivité", a déclaré le président du directoire du groupe vendéen, Damien Carroz, dans un communiqué, évoquant "un contexte de concurrence internationale accrue", notamment chinoise.
Une partie des actionnaires familiaux historiques de Groupe Atlantic resteront au capital de l'entreprise.
Le montant de l'opération n'est pas public mais le quotidien économique Les Echos avance une transaction supérieure à 3 milliards d'euros.
Groupe Atlantic, basé à La Roche-sur-Yon, compte 12.000 collaborateurs et 31 sites industriels à travers le monde. La société, propriétaire notamment des marques Atlantic, Thermor ou Sauter, réalise près de 3 milliards d'euros de chiffre d'affaires. L'opération devrait être finalisée mi-2026.