Électricité : la croissance des capacités renouvelables dans le monde s'est accélérée en 2020

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Parc solaire de Desert Green

Parc solaire photovoltaïque à concentration de Desert Green en Californie. (©Invenergy)

En 2020, les installations mondiales de nouvelles capacités électriques renouvelables ont atteint leur plus haut niveau depuis plus de deux décennies. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime, dans un rapport publié le 11 mai(1), que le rythme de développement de ces filières devrait se maintenir à un niveau similaire en 2021 et 2022.

Une forte hausse des nouvelles capacités renouvelables en 2020

En 2020, les installations de nouvelles capacités électriques renouvelables ont atteint près de 280 GW au niveau mondial, soit 45% de plus qu’en 2019 selon l’AIE. Près de 135 GW de nouvelles capacités solaires photovoltaïques ont en particulier été déployées en 2020. La filière éolienne (+ 114 GW en 2020) a pour sa part connu un quasi-doublement de ses installations annuelles en puissance.

Rappelons ici que ces données de puissance, qui permettent de mesurer la progression des installations de chaque filière, doivent être rapportées aux facteurs de charge – qui varient sensiblement d’une filière à une autre (mais aussi d’une installation à une autre et d’une période à une autre en fonction des ressources disponibles) – pour connaître in fine les productions associées (qui ne sont pas mentionnées dans l’étude de l’AIE).

Le rythme de déploiement des filières renouvelables productrices d’électricité a été soutenu en 2020 par la perspective de la fin de politiques avantageuses en Chine, aux États-Unis et au Vietnam notamment, précise l’AIE. Plus de la moitié des nouvelles capacités électriques renouvelables installées dans le monde en 2020 ont d’ailleurs été connectées aux réseaux électriques au dernier trimestre de l’année.

En Chine, pays qui a compté à lui seul pour la moitié des installations de capacités électriques renouvelables en 2020(2), les projets éoliens terrestres et solaires photovoltaïques bénéficiant de l’ancien système de soutien public devaient être connectés avant fin 2020. Aux États-Unis, de nombreux développeurs de projets éoliens « se sont précipités pour terminer leurs projets avant l’expiration d’un crédit d’impôt à la production qui a finalement été prolongé d’un an en décembre 2020 ».

Nouvelles installations de capacités renouvelables en 2021

Les prévisions de l’AIE pour 2021 et 2022

L’AIE envisage que le niveau « exceptionnel » des installations mondiales de capacités renouvelables en 2020 devienne « la norme » en 2021 (270 GW de nouvelles capacités électriques renouvelables envisagées) et en 2022 (+ 280 GW)(3). En Europe, l’AIE prévoit une hausse de 11% des installations en 2021 (+ 44GW, puis + 49 GW en 2022).

L’AIE se montre notamment optimiste sur le développement des filières renouvelables productrices d’électricité en raison de la forte baisse des coûts des projets retenus dans le cadre d’enchères en 2020 : « l’Inde et la Chine ont mis aux enchères presque 55 GW de capacités éoliennes et solaires (en 2020) avec des prix moyens des contrats de 60 $/MWh pour l’éolien et de 47 $/MWh pour le photovoltaïque ».

Pour rappel, les filières renouvelables hors hydroélectricité avaient compté pour 10,4% de la production mondiale d’électricité en 2019 selon les dernières données du BP Statistical Review of World Energy(4), soit une part similaire à celle du nucléaire et inférieure à celle du charbon (36,4% du mix électrique mondial en 2019), du gaz naturel (23,3%) et de l’hydroélectricité (15,6%).

Capacités renouvelables par filière en 2021 et 2022

Précisons par ailleurs que l’AIE intègre dans son étude dédiée aux capacités électriques renouvelables une partie sur les biocarburants dans les transports : leur consommation a diminué de 8% en 2020 par rapport à 2019 et l’AIE envisage « un rebond inégal » en 2021 selon les filières et les zones géographiques (la production mondiale de biodiesel en 2021 pourrait notamment être supérieure de 10% au niveau de 2019 tandis que celle de d’éthanol resterait 3,6% plus faible au niveau pré-pandémie selon les prévisions de l’Agence).

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