Énergie-climat : le Plan de transformation de l’économie du Shift Project en infographies

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Plan énergie-climat du Shift Project

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The Shift Project présente, dans une « note de transparence » publiée le 8 février, les impacts énergie-climat de son Plan de transformation de l’économie française (PTEF), recueil de propositions porté par le think tank.

Transparence et prudence quant aux incertitudes

Le Shift Project cherche, dans sa nouvelle note, à « évaluer l’effet de ses propositions sectorielles sur les flux d’énergie et de carbone / autres gaz à effet de serre (GES) dans la société française ». Le think tank y expose ses hypothèses et les évolutions possibles à deux échéances : 2027, « qui permet d’estimer la vitesse à laquelle la décarbonation débute sur le prochain quinquennat » ; et 2050, « qui permet de s’assurer que les propositions aux effets rapides sont bien compatibles avec une décarbonation plus poussée sur le moyen/long-terme » (tout en vérifiant que le PTEF est compatible avec l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé la France à l’horizon 2050).

Si le PTEF du Shift Project « suppose une action ambitieuse et organisée », le think tank souligne également les contraintes et incertitudes susceptibles de peser sur l’industrie de l’énergie au cours des prochaines décennies, afin de préciser les grandes transformations dont elle devra faire l’objet.

En « ordre de grandeur prudent », le Shift Projet envisage par exemple que la France disposera « de ~20 Mtep de biomasse pour l’énergie en 2050, soit environ le double de la consommation de biomasse énergie actuelle […] Il faut comparer cet ordre de grandeur aux consommations actuelles d’énergie fossile que la biomasse pourrait remplacer : ~70 Mtep de liquides fossiles, soit la quasi-totalité de nos consommations liquides, ~40 Mtep de gaz fossile, soit la quasi-totalité de nos consommations gazeuses, ~8 Mtep de charbon, soit environ la moitié de nos consommations solides ». Autrement dit, la biomasse française « ne pourra pas répondre à plus de 15 % de nos consommations agrégées de gaz et de liquides ».

En matière d’électricité, le Shift Projet signale que « le productible électrique sera limité en France en 2050 par l’inertie du système électrique et les concurrences de demande avec les autres pays » : le think tank retient comme hypothèse « en poussant tous les curseurs au maximum (déploiement du nucléaire et des ENR) […] un productible électrique ambitieux de 645 TWh en 2050 (contre environ 570 TWh/an aujourd’hui) »(1).

Évolution de la consommation d’énergie et des émissions de gaz à effet de serre

Le Shift Project envisage une division par 2 de la consommation d’énergie finale en France d’ici à 2050 si son Plan de transformation de l’économie française est appliqué (prévision de 170 Mtep en 2022 et de près de 85 Mtep par an au milieu du XXIe siècle). Il estime en particulier que « nos consommations d’énergie liquide et gazeuse doivent être divisées par plus de 6 » durant cette période (afin de ne pas « dédier un espace de culture qui représenterait une part majeure de notre pays » pour remplacer les carburants fossiles par de la biomasse). Une hausse de 20% de la consommation d’électricité en France est envisagée par ailleurs d’ici à 2050 dans le PTEF.

Évolution de la consommation d’énergie finale par vecteur dans le Plan de transformation de l’économie française (PTEF) du Shift Project

Évolution des émissions de GES par secteur dans le Plan de transformation de l’économie française (PTEF) du Shift Project

Précisons que la note de transparence énergie-climat du Shift Project (qui a publié un livre sur l’ensemble de ses propositions « Climat, crises : le Plan de transformation de l’économie française ») est actuellement en cours de relecture, le think tank invitant les lecteurs à faire part de leurs retours à [email protected].

Sources / Notes

  1. « Les efforts de sobriété/efficacité par les secteurs pour s’éloigner de ce seuil haut seront précieux : plus la réduction de demande électrique est effective, plus les risques de pénurie d’électricité, dus aux incertitudes sur la transformation du système électrique d’ici 2050, seront faibles », souligne le Shift Project.

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