Nucléaire : la production de la France bientôt dépassée par celle de la Chine

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Centrale nucléaire de Daya Bay

Centrale nucléaire de Daya Bay en Chine (©EDF-Gabriel Liesse)

En 2019, la production nucléaire en Chine a augmenté de 18,1% par rapport à 2018 selon les dernières données de l’administration chinoise. Avec la mise en service de nouveaux réacteurs en 2020, elle devrait rapidement dépasser la production du parc nucléaire français.

Un parc nucléaire chinois en croissance

Le parc nucléaire chinois compte actuellement 48 réacteurs nucléaires « opérationnels » d’une puissance cumulée de 45,5 GW selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA)(1). En 2019, ce parc a produit 348,1 TWh.

À titre de comparaison, le parc nucléaire français a pour sa part produit 379,5 TWh en 2019. Après la fermeture des deux réacteurs de Fessenheim, ce parc comptera encore 56 réacteurs en service de près de 61,3 GW de puissance cumulée.

En 2019, 2 nouveaux réacteurs nucléaires ont été connectés au réseau électrique chinois (Yangjiang 6 et l’EPR de Taishan 2). La Chine envisage la mise en service de 6 tranches supplémentaires en 2020 (dont 4 Hualong 1, réacteurs chinois de 3e génération), sachant que 10 réacteurs sont en cours de construction dans le pays selon l’AIEA.

Mais moins de 5% de la production nationale d’électricité en 2019

Malgré sa progression, le parc nucléaire chinois n’a encore compté que pour environ 4,9% de la production nationale d’électricité en 2019 (contre 4,2% en 2018). Le mix électrique chinois a reposé l’an dernier pour environ 72% sur les centrales thermiques à combustible fossile (principalement à charbon), loin devant l’hydroélectricité (16% du mix de production en 2019), l’éolien (5%) ou le solaire (1,6%).

Pour rappel, la filière nucléaire a généré 70,6% de la production d’électricité en France métropolitaine en 2019, la part la plus élevée au monde (l'hydroélectricité et l'éolien ont respectivement compté pour 11,2% et 6,3% du mix électrique français en 2019).

La dynamique du nucléaire en Chine contraste fortement avec la situation française, à l'image des mises en service des 2 EPR de Taishan et des retards successifs du chantier de Flamanville. Pékin envisagerait de disposer de 200 GW de capacités nucléaires dans le pays d’ici à 2035 selon la Commission nationale en charge du développement et des réformes tandis que le projet de PPE en France prévoit la fermeture de 4 à 6 réacteurs nucléaires dans l'hexagone d’ici à 2028 en incluant les 2 réacteurs de Fessenheim (et de 14 tranches au total d’ici à 2035 afin de ramener à 50% la part du nucléaire dans le mix électrique français à cet horizon).

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