Situation énergétique de l’Inde en 2016

  • Source : EIA

Entre 1990 et 2013, la consommation d’énergie primaire de l’Inde a plus que doublé. Le pays est désormais le 3e consommateur d’énergie au monde (775 Mtep en 2013) après la Chine et les États-Unis. C’est également le 2e pays le plus peuplé au monde avec 1,3 milliard d’habitants(1) et une croissance démographique d’environ 1,4% par an depuis 2004. Rapportée au nombre d’habitants, la consommation d’énergie indienne atteint ainsi seulement un tiers de la consommation moyenne au niveau mondial selon l’AIE(2).

Dans cette note de l’EIA américaine, il est entre autres rappelé le rôle prépondérant du charbon en Inde. Il s’agit de la principale énergie consommée par le pays (44% du mix national), devant la biomasse et les déchets (24%) et le pétrole et autres hydrocarbures liquides (23%)(3). L’Inde dispose des 5e réserves prouvées au monde de charbon et entend fortement augmenter sa production pour satisfaire ses besoins énergétiques croissants : le pays a annoncé en 2015 un objectif de production avoisinant 1,5 milliard de tonnes de charbon(4) en 2020, soit quasiment le triple de son niveau de production de 2013.

L’Inde dispose d’un parc électrique d’une puissance cumulée avoisinant 303 GW en avril 2016, principalement constitué de centrales à charbon(5). Les énergies fossiles (principalement le charbon) ont compté pour près de 81% de la production électrique indienne en 2014. Suit l’hydroélectricité qui compte pour plus de 10% de cette production nationale (l’Inde était le 7e producteur hydroélectrique au monde en 2014).

Pour diversifier son mix de production électrique et limiter ses émissions de gaz à effet de serre, le gouvernement indien a lancé en 2015 un grand plan de développement des énergies renouvelables pour quadrupler la puissance installée des installations éoliennes, solaires, de biomasse et de déchets à hauteur de 175 GW en 2022, dont 100 GW solaires (principalement au Gujarat et au Rajasthan) et 60 GW éoliens (principalement dans les États du sud du pays comme le Tamil Nadu).

L’Inde mise également sur l’énergie nucléaire, autre source électrique « décarbonée » : le pays  dispose du 7e parc nucléaire au monde avec 21 réacteurs en service et 6 en cours de construction. Selon l’AIEA, le nucléaire comptait pour 3,5% de la production électrique indienne en 2015. L’Inde présente la particularité de développer la filière thorium, combustible dont le pays possède d’importantes réserves.

L’électrification est un autre enjeu majeur de l’Inde. En 2013, près de 19% de la population indienne, soit environ 240 millions de personnes, n’avait toujours pas un accès basique à l’électricité selon l’AIE, ce chiffre masquant de grandes disparités entre les zones urbaines et rurales(6). De plus, le pays souffre encore de coupures électriques de grande ampleur lors des pics de consommation, pouvant durer quelques heures à plusieurs jours dans certaines zones. En juillet 2012, un « blackout » avait affecté durant deux jours près de 680 millions de personnes dans le nord du pays.  

Lire l'étude :
Energie en Inde
Sources / Notes
  1. World Population Prospects : The 2015 revision, United Nations.
  2. Selon les dernières données de l’AIE, la consommation d’énergie primaire par habitant en Inde atteint 0,6 tep en 2013 contre 1,9 tep en moyenne dans le monde.
  3. L'Inde est globalement le 3e pays émettant le plus de CO2 lié à l'énergie derrière la Chine et les États-Unis mais se situe, par habitant, encore parmi les moins émetteurs (1,5 tonne de CO2 par habitant en 2013 contre 16,2 tonnes par habitant aux États-Unis selon l'AIE).
  4. L’objectif est exprimé en « short tons » (1,7 milliard de « short tons »), sachant qu’une tonne équivaut à 1,10231 « short ton »
  5. Les capacités de petites centrales isolées non connectées au réseau ne sont ici pas comptabilisées par l’Autorité indienne centrale en charge de l’énergie (CEA). Leur puissance installée était estimée à 47 GW en 2014.
  6. En 2013, près de 96% des ménages vivant en ville avaient accès à l’électricité contre 74% en milieu rural où les coupures d’électricité sont bien plus fréquentes.

Sur le même sujet