- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le nouveau président du géant chinois des panneaux solaires Wuxi Suntech Power "apporte son assistance à une enquête" de l'administration des Douanes, a indiqué mardi à l'AFP la maison-mère du groupe, après des informations de presse faisant état de la "disparition" de l'homme d'affaires.
Tang Jun est le dernier en date d'une série de dirigeants d'entreprises à avoir "disparu" sans raisons évidentes, alors que la vaste campagne anticorruption lancée par Pékin vise désormais les milieux d'affaires.
En l'occurence, M. Tang ne fait qu'"assister" les enquêteurs des Douanes, et c'est le seul responsable de l'entreprise à prendre part à cette procédure - dont l'objet reste inconnu -, a indiqué à l'AFP un porte-parole de Shunfeng International Clean Energy (SFCE), maison-mère de Suntech. "Nos opérations se poursuivent normalement", a-t-il ajouté.
Zhou Chengjian, richissime PDG de la chaîne chinoise de vêtements de mode Metersbonwe, était soudainement réapparu à son poste courant janvier, après avoir été décrit une semaine plus tôt comme "disparu", non joignable par son entreprise, attisant les spéculations sur une détention pour délits d'initiés.
Sa disparition était intervenue quelques semaines après qu'un autre milliardaire, Guo Guangchang, surnommé le "Warren Buffett chinois", eut disparu durant quatre jours, sans être joignable par sa firme, suscitant un très vif émoi. Ex-numéro un mondial du secteur solaire, Suntech Power était passé par une douloureuse restructuration après un retentissant défaut de paiement en 2013 sur des obligations d'entreprise, qui avait conduit sa principale filiale Wuxi Suntech à déposer le bilan.
Suntech avait finalement été renfloué par un gouvernement local chinois, et Wuxi Suntech avait été racheté fin 2013 par une autre firme chinoise du secteur solaire, Shunfeng Photovoltaic. Durant des années, Suntech avait cherché à engranger des parts de marché en abaissant fortement ses prix de vente, alimentant de vifs différends commerciaux entre Pékin d'une part, et l'Union européenne et les Etats-Unis d'autre part, qui accusaient les groupes chinois d'être favorisés par de larges subventions publiques.
Le quotidien China Business News a cependant rapporté mardi que Tang Jun avait pris sa fonction de président à la tête du groupe il y a quelques mois seulement, et que l'enquête des Douanes était donc peut-être liée à son entreprise précédente.