Condamnation pour inaction climatique : Emmanuel Macron se dédouane, « pas pour ma pomme »

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La condamnation de l'État pour inaction climatique, c'est "pas pour ma pomme" mais pour la période 2015-2018, s'est dédouané Emmanuel Macron dans une vidéo postée dimanche sur les réseaux sociaux, en défendant son bilan environnemental.

Le chef de l'État avait promis il y a une semaine de répondre aux questions que lui adresseraient les Français sur le "défi écologique". Ses premières réponses à ces interpellations sont contenues dans une vidéo d'une douzaine de minutes.

Reprenant un argument récurrent de l'opposition de gauche, un anonyme, @Melvak_, lui demande : "Comment peut-on se faire condamner 2 fois pour inaction climatique tout en ayant l'audace de faire croire qu'on peut se justifier sur Twitter ?" "Nous nous sommes faits condamner pour inaction climatique sur la période 2015-2018" quand "la France n'a pas été au rendez-vous des objectifs", lui répond le président Macron, assurant avoir commencé à mettre les "bouchées doubles" dès son élection en 2017.

"Vous êtes très sympathique Melvak d'essayer de m'en coller une sur Twitter, mais la condamnation pour inaction climatique c'est plutôt pour la période d'avant, pas pour ma pomme", répond-il ensuite, sur le ton offensif et direct qui caractérise toute la vidéo. "Evitons de dire des bêtises et nous accuser mutuellement".

En juillet dernier, le Conseil d'État a néanmoins une nouvelle fois sommé l'État "d'agir davantage (...) pour respecter ses engagements contre le réchauffement climatique".

Emmanuel Macron, souvent critiqué par les militants écologistes qui jugent son action trop timide et en décalage avec un discours volontariste sur la scène internationale, assure qu'"on n'attend pas la catastrophe". "On est tous inquiets, on voit les conséquences du dérèglement", affirme-t-il, expliquant que "la planification écologique, déclinée secteur par secteur", permettra "dans les prochains mois" de "mettre plus d'argent" et "faire plus de réformes".

Face à une personne lui demandant quelle mesure "réelle, forte, déterminante, qui ne soit pas juste de la com'", il mène pour l'écologie, le président énumère le bilan de son premier quinquennat : "22 000 km de pistes cyclables" - "ça fait six tours de France" - ; "plus d'un million de logements" rénovés d'un point de vue thermique -- "c'est l'équivalent des émissions de la ville de Lyon chaque année qu'on a supprimé grâce à tout ça" --; "plus d'un million de véhicules qu'on a accompagnés pour être changés"... "J'en ai plein d'autres", sourit-il, avant de lister aussi certaines des 146 propositions de la Convention citoyenne sur le climat sur 150 auxquelles il a dit "oui". "On avance", "les choses se mettent en place".

Commentaires

Steph
La lecture de l'ouvrage de Christian Gerondeau, La religion écologiste, permet de relativiser tout cela.
Serge Rochain
Et c'est de la faute à qui si nous n'avons pas respecter notre engagment de 2015 à la cop21 d'avoir opérationel pour 2020 une puissance de 6 GW en éoien marin ? Et de ne toujours pas les avoir en 2022 ? La faute à Rousseau ? Serge Rochain
Denis Margot
Là, vous avez entièrement raison, c'est la faute à Rousseau. Il est hautement critiquable de ne pas avoir investi dans le parc nucléaire à cette époque, mais que voulez-vous, les alliances de la gauche avec les écolos ont produit ce qui était prévisible : sabotage de la filière nucléaire et surinvestissement dans les ENRi qui n’améliorent pas le bilan carbone. Malgré tout, le parc nucléaire, présente quand même un des meilleurs bilans au monde, la situation n’est pas catastrophique.
Serge Rochain
Mais si on a investit dans le nucléaire tous les jours depuis 2005 mais il n'arrive toujours pas à sortir ! En revanche, non on n'a pas investit dans les renouvelable comme on s'y était engagé comme je l'ai dit dans le message précédent qui met en lumiere que vous ne savez pas lire.... ce sont des faits !
Denis Margot
Question investissement c’est du léger, Sarkozy a tout juste lancé 1 EPR, Hollande, le fossoyeur, a débranché la filière, Macron a rétropédalé en commençant par laisser aller Fessenheim avant de comprendre l’intérêt de la chose et de faire machine arrière. Sans compter les jongleries de Lauvergeon à la tête d’Areva qui l’ont pratiquement mis en faillite. Et pendant ce temps, les ENRi ont été chouchoutées, avec des investissements conséquents, tout ceci sans aucune amélioration sur le bilan carbone. Les ENRi sont utiles lorsqu’elles sont adossées à des moyens fossiles, mais pas lorsque le moyen de production est déjà décarboné. Il n’y a pas lieu de regretter un engagement non contractuel qui n’a pas été tenu.
Serge Rochain
Ce n'est pas Sarkosy qui a lancer l'EPR en 2006 (sur la base de projets étudiés comme suite du palier N4 dans les années 1980), il n'a été Président qu'en 2007.quand le chantier de construction a effectivement commencé. Mais cela n'a rien de leger, les responsables du projet devaient démontrer qu'il était réaliste de le construire en 5 ans et dans l'enveloppe convenu, ce dont les politiques pouvaient douter à juste titre quand les 4 réacteurs du palier N4 avainet mis 11, 14,14, et 16 ans pour être construits ! Avant de se lancer dans une refonte totale du nucléaire il était sage d'attendre la démonstration de cet EPR. Si les promesses avaient été tenues et l'outil opérationnel en 2012 comme annoncé, il serait toujours temps d'en lancer d'autres car l'ancien nucléaire ne montrait alors aucune fiblesse en 2012 et la boucle était réussie. Mais 10 ans après cette échéance en échec il n'est toujojurs pas là ! Et la seule chose que l'on peut repprocher aux politiques successifs c'est d'avoir cru au père Noel des promesses non renues durant 10 ans de plus sans avoir envoyer ballader le nucléaire et investire massivement dans le renouvelable ! Le reste c'est du bidon ! Et Macron enfonce le clou en commandant 6 exemplaire de plus de ce truc sur la seule foi de son échec ! La super-connerie ! Alors ne venez pas me raconter que les politique n'ont rien fait pour le nucléaire ! Ils n'ont surtout rien fait pour les renouvelables qui eux n'étaient pas en échec puisqu'inexistants !
Denis Margot
Vous avez raison, l’EPR c’est Chirac, donc cela allonge d’un quinquennat la durée de la traversée du désert de la filière N française. On peut donc honnêtement constater, contrairement à ce que vous dites, que les politiques ont clairement joué contre le N, la palme revenant à Hollande qui ne s’en cachait pas et a fait preuve d’une efficacité et assiduité remarquable en la matière (dommage que cette fougue n’ait pas inspiré d’autres aspects de sa politique). Par contre, les ENRi ont été choyées, ont vu leur envol et leurs installations se multiplier, sans bien sûr améliorer le bilan carbone de l’électricité française, mais ça, c’était prévisible. Ceci prouve bien que le lobby écolo a, pendant ces années, été bien plus puissant que le lobby nucléaire, dommage que leur cause soit aussi inefficace.
Serge Rochain
NON les politiques ne pouvaient pas faire plus pour le nucléaire que ce qu'ils ont fait : attendre de voir prouver que l'EPR fonctionne pour en commander d'autres ! Ils ont donc fait le mieux qu'il pouvait faire pour sauver le nucléaire pas comme Macron qui a fini par en commander 6 sur la seule foi de son échec MONDIAL ! On ne les amortira jamais si tant est qu'ils arrivent à fonctionner un jour ! En revanche tous ces politiques ont vraiment tout fait pour couler les renouvealbles, la preuve on est même condamner pour inaction et on a respecté aucun de nos engagment de la cop21 de Paris ! Débouchez vous les yeux au lieu de mettre la tête dans le sable, les FAITS SONT LA !
APO
Un peu une Excuse de Gamin en parlant de "pomme" !!! De plus, c'est aussi le fruit "croqué" du Jardin d'Eden. Quel est donc sa vraie Pomme !? Est-ce l'ultra-libéralisme débridé qui arrive partout et avec des résultats disons facheux pour les "moyens", ie : Prix de l'électricité en France et situation d'EDF qui a été saigné depuis plus de 10 ans... Avec oomme bilan EDF qui n'est plus capable d'investir suffisemment dans des choses sérieuses (Nucléaire et Hydro-STEP) et les Gaziers qui rodent en envoyant par vague entière des petits éclaireurs naifs et ERNistes pour mieux préparer le terrain de la Flamme Bleue...
JEAN-PIERRE VEROLLET
La problématique est effectivement complexe : si on craint que les EnR (Eoliennes-Photovoltaïques- ... ) n'arrivent pas à temps, il faut continuer à investir dans le gaz fossile, pour respecter le principe de précaution ce qu'on n'a pas fait pour le nucléaire coupé beaucoup trop tôt. D'où le chaos énergétique et financier actuel. Il vaut mieux 1 ou 2 solutions en réserve que de se planter comme de minables irresponsables. Errare humanum est, perseverare ecologicum ?

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