- Connaissance des Énergies avec AFP
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Nicolas Hulot, envoyé spécial du président de la République pour la protection de la planète, s'est dit "inquiet" mercredi d'un éventuel échec de la conférence de Paris sur le climat en décembre.
"Oui, je suis inquiet parce que, qu'est-ce qu'on demande à la communauté internationale? De renoncer (...) à utiliser les 80% d'énergies fossiles que nous avons facilement accessibles sous les pieds", afin de limiter le réchauffement climatique, a-t-il déclaré, sur RTL. "C'est un changement de modèle économique, notamment un changement de modèle énergétique".
"Il nous reste à peu près dix mois avant le début de la conférence de Paris où il faudrait que 195 Etats signent un accord global pour limiter les changements climatiques à 2 degrés pour éviter l'irréversibilité des phénomènes et l'irréversibilité des conséquences", a déclaré M. Hulot, qui se trouve à Manille pour préparer le voyage du président François Hollande aux Philippines dans les semaines à venir.
"Je suis inquiet, mais en même temps, il y a deux arguments qui ont sauté", a-t-il ajouté. "D'abord, plus personne ne doute de la responsabilité humaine des changements climatiques et deuxièmement, on ne peut plus dire +on ne sait pas comment faire+".
"Répondre au changement climatique, curieusement, ça peut être paradoxalement aussi un instrument économique et social de sortie de crise mais encore faut-il qu'on y aille en grand, et qu'on crée également de nouvelles sources de financement", a souligné M. Hulot.
"Si on en utilise une partie pour investir massivement, par exemple dans les énergies renouvelables ou dans l'efficacité énergétique, c'est une occasion de redoper l'économie, de créer des emplois qui ne soient pas délocalisables", a-t-il ajouté.
"A Paris se déterminera, pour le meilleur ou le pire, le sort de millions de personnes", a-t-il averti.