- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le

Emmanuel Macron et le chancelier Friedrich Merz président vendredi à Toulon (Var) un conseil des ministres franco-allemand, suivi d'un conseil de défense conjoint, pour coordonner leurs actions et avoir une Europe "plus forte" face aux grands défis internationaux.
Vote de confiance le 8 septembre
Le chef de l'État a accueilli le chancelier à la préfecture maritime de Toulon peu avant 11h30 (09h30 GMT) dans la même ambiance cordiale et décontractée que la veille lors d'un dîner en tête-à tête au fort de Brégançon, résidence d'été des présidents français. Les deux dirigeants doivent donner une conférence de presse commune à 15h30.
Ils sont accompagnés d'une dizaine de ministres chacun, ceux côté français, de Bruno Retailleau (Intérieur) à Eric Lombard (Économie) et Sébastien Lecornu (Armées) étant suspendus à un vote de confiance le 8 septembre qui pourrait voir le gouvernement tomber.
Le Premier ministre François Bayou continuait au même moment à plaider pour son plan de désendettement, sur lequel il a engagé sa responsabilité, à la foire agricole de Châlons-en-Champagne. Le chef du gouvernement n'assiste traditionnellement pas aux conseils des ministres franco-allemands, rappelle toutefois l'Élysée.
"Encore une place impressionnante", a lancé le conservateur Friedrich Merz, au pouvoir depuis mai, à son arrivée à Toulon, comme la veille à Brégançon, en référence à la vue plongeante sur la Méditerranée et les rivages de la Côte d'Azur.
Huit feuilles de route dont une sur l'énergie
Paris et Berlin entendent mettre en musique à travers ce conseil des ministres conjoint une nouvelle dynamique dans la relation franco-allemande, après de nombreux temps morts sous le précédent chancelier social-démocrate Olaf Scholz.
Huit feuilles de route sur l'énergie, le commerce, l'industrie on encore la souveraineté numérique vont être adoptées à Toulon pour "incarner très concrètement une forme de remise à plat sur les sujets où il y avait eu des désaccords, et surtout une relance et un retour du franco-allemand", souligne l'Élysée.
« Non-discrimination » à l'égard du nucléaire
Les deux pays doivent notamment acter la "non-discrimation" à l'égard de l'énergie nucléaire afin qu'elle puisse bénéficier de financements européens au même titre que les autres énergies, une bataille de longue haleine de Paris face à Berlin.
Les sujets de contentieux, de l'accord de libre-échange avec le Mercosur au projet commun d'avion de combat du futur (Scaf), ont en revanche soigneusement été laissés de côté.
La France réclame la négociation d'un protocole additionnel à cet accord afin de protéger les intérêts des agriculteurs. L'Allemagne, soucieuse des intérêts commerciaux de ses industriels, en appelle en revanche à une mise en œuvre immédiate, sans rouvrir de discussions.
Le groupe aéronautique Dassault, qui représente la France dans le projet Scaf, a de son côté fait savoir qu'il doutait de l'avenir et de la viabilité du programme, qui est encore loin de toute phase de prototype.