Dalkia veut réaliser la moitié de sa croissance à l'international

  • AFP
  • parue le

Dalkia, filiale d'EDF dédiée aux services énergétiques et réseaux de chaleur, vise un milliard d'euros supplémentaire de chiffre d'affaires d'ici à 2022, avec la moitié de sa croissance réalisée à l'international, a indiqué jeudi sa dirigeante.

L'entreprise veut atteindre 5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022 après probablement autour de 4 milliards cette année et 3,6 milliards d'euros en 2016. Cette croissance se réalisera pour "50% en France et 50% à l'international", a déclaré sa directrice générale, Sylvie Jéhanno, dans un entretien à l'AFP. C'est l'un des quatre axes d'un plan stratégique sur cinq ans qui est présenté en interne depuis la mi-octobre.

Dalkia a procédé à plusieurs acquisitions hors de France depuis l'adossement de ses activités françaises à EDF en 2014 (le groupe Veolia reprenant les actifs à l'étranger). L'entreprise s'est ainsi développée aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Pologne et en Russie. "On anticipe des marchés en forte croissance à l'international, où il y a du retard sur la transition énergétique", indique Sylvie Jéhanno.

Dalkia, qui pourra réutiliser son propre nom à l'international à partir de fin janvier 2018 selon l'accord de partage avec Veolia, a d'abord voulu se concentrer sur les pays étrangers où il s'est implanté mais souhaite aussi s'appuyer sur le réseau du groupe EDF pour conquérir de nouveaux marchés. "On va s'autoriser à aller faire des choses dans des zones où le groupe EDF est également présent... On regarde par exemple le Moyen-Orient, la Chine...", indique la dirigeante.

D'autres axes stratégiques portent sur la performance économique de l'entreprise, le développement de sa dimension humaine (avec notamment la féminisation) et le numérique. Sur ce dernier point, Dalkia vise quasiment 100% de clients connectés en 2022 (contre environ 30% actuellement), un chantier qui représente des dizaines de millions d'euros d'investissements par an.

L'entreprise fournit des services énergétiques aux bâtiments comme aux industriels. Elle gère aussi des réseaux urbains de chaleur et de froid. Dalkia entend s'inscrire dans la transition énergétique en diminuant la consommation énergétique de ses clients et recourant de manière croissante aux énergies renouvelables.

Le groupe utilise 29% d'énergies renouvelables (bois, géothermie, déchets). "L'idée est d'être à 50% d'énergies renouvelables dans cinq ans, en 2022", souligne Sylvie Jéhanno. En France, où le développement des renouvelables est soutenu par la volonté des villes de "verdir" leurs réseaux de chaleur, les subventions (fonds chaleur et TVA réduite lorsque le seuil de 50% de renouvelables est atteint) sont indispensables, juge-t-elle.

Dans les réseaux de chaleur, l'activité est tirée par l'extension et le verdissement des structures existantes. Comme dans le Grand Lyon, où Dalkia vise 65% d'énergies renouvelables. Parmi les pistes prometteuses figure "la récupération de la chaleur fatale", indique Sylvie Jéhanno. On nomme ainsi la chaleur dégagée par exemple par les hauts-fourneaux.

La ville de Charleville-Mézières va ainsi récupérer de la chaleur provenant de l'usine PSA Peugeot Citroën, tandis que Dunkerque bénéficie déjà de l'énergie utilisée par l'usine sidérurgique d'ArcelorMittal, qui contribue ainsi à chauffer une piscine, l'université, un centre commercial et des milliers de logements.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture