Électricité: le patron de Scottish Power s'attend à des faillites en rafale

  • AFP
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Le patron de Scottish Power, l'un des plus importants distributeurs d'électricité au Royaume-Uni, estime que sans réforme de ce secteur très concurrentiel les faillites vont s'enchaîner avec la possibilité qu'il ne reste que cinq ou six acteurs.

Keith Anderson, directeur général de Scottish Power, a estimé jeudi sur la chaine Sky News que le système actuel des plafonds de prix de l'électricité facturés à de nombreux consommateurs au Royaume-Uni va coûter 4 à 5 milliards de livres au secteur.

Ce système, voué à protéger les consommateurs de fluctuations trop drastiques de leurs factures d'électricité, met l'industrie sous pression à l'heure où les coûts de production et les cours de l'électricité se sont envolés.

D'après M. Anderson, cela "créera une telle pression financière sur les entreprises du secteur restantes que beaucoup d'autres vont faire faillite".

Une dizaine d'entreprises ont déjà mis la clé sous la porte en deux mois, notamment dans la foulée de la flambée des cours du gaz au comptant, qui ont quadruplé depuis le début de l'année.

Le Royaume-Uni dépend plus du gaz naturel que d'autres pays, notamment la France, où le nucléaire est dominant.

M. Anderson estime que le système des plafonds de prix facturés devrait être revu pour au minimum rendre leurs mises à jour plus fréquentes. Elles ont lieu seulement deux fois par an actuellement.

Il estime aussi qu'au lieu de plafonds sur les prix, les aides publiques devraient se focaliser sur les populations les plus vulnérables, susceptibles d'avoir du mal à payer leurs factures.

Les Britanniques pourraient voir leur facture d'électricité bondir de 30% d'ici l'an prochain dans le contexte actuel de flambée des prix de l'énergie, affirme une récente étude du cabinet de recherche Cornwall Insight.

Le gouvernement de Boris Johnson s'est pour l'instant refusé à aider le secteur des distributeurs d'électricité, le ministre des Entreprises et de l'Energie Kwasi Kwarteng affirmant que les faillites faisaient partie du jeu de la concurrence et que certaines entreprises n'avaient pas su se couvrir efficacement des variations de cours énergétiques.

Les secteurs les plus gourmands en énergie, comme la chimie ou la métallurgie, ont également appelé ces derniers jours le gouvernement à les aider à faire face à la crise.

National Grid, la société qui gère le réseau électrique britannique, a par ailleurs averti que le réseau risquait de faire face à un approvisionnement en énergie plus tendu cette année que les années précédentes, même s'il assure avoir assez de capacité pour répondre à la demande cet hiver.

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