Electricité: les coûts de production du parc nucléaire d'EDF restent contenus (régulateur)

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Combien coûte l'électricité nucléaire en France? Les coûts de production du parc nucléaire d'EDF, une donnée essentielle pour l'avenir des factures des consommateurs à partir de 2026, vont rester contenus ces trois prochaines années, a annoncé mardi la commission de régulation de l'énergie (CRE).

Le régulateur de l'énergie a dévoilé mardi son évaluation de ce coût, qui servira de référence pour le nouveau système d'encadrement des revenus d'EDF à l'expiration du mécanisme régulé actuel (dit Arenh), le 31 décembre 2025.

Ce dispositif négocié avec Bruxelles imposait à EDF de vendre une partie de son électricité issue de son parc nucléaire à un prix cassé.

Dès le 1er janvier 2026, EDF pourra désormais vendre son électricité sur les marchés.

En contrepartie, l'Etat et EDF ont convenu d'un mécanisme d'encadrement (Versement nucléaire universel, VNU) qui prévoit de prélever une taxe sur les revenus d'EDF lorsque les prix de l'électricité sont élevés sur les marchés, afin d'en redistribuer une partie à tous les consommateurs.

Objectif: faire bénéficier aux particuliers et entreprises d'un tarif de l'électricité proche du coût de production du parc nucléaire, indépendamment des yoyos des marchés, comme pendant la crise énergétique de 2022.

C'est ce coût, un préalable pour déterminer à quel moment EDF devra redistribuer une partie de ces revenus, qui a été dévoilé mardi par la CRE.

Selon son rapport, le coût de production de l'électricité issue des 57 réacteurs nucléaires d'EDF en exploitation, dont l'EPR de Flamanville mis en service en 2024, est évalué à 60,3 euros du MWh aux conditions économiques de 2026 pour la période 2026-2028. Sur la période 2029-2031, il est estimé à 63,4 euros du MWh.

Sur la période 2026-2028, ces coûts sont donc "très proches" de la dernière évaluation de la CRE remontant à 2023, a souligné Emmanuelle Wargon, la présidente de la CRE.

L'Etat a récemment fait évoluer la méthodologie de calcul du coût du nucléaire, ce qui a permis de contrebalancer l'inflation, précise-t-on à la CRE.

L'évaluation que retient la CRE est en deçà du chiffrage établi par EDF qui s'élève à 64,4 euros/MWh sur la période 2026-2028 et à 67,7 euros pour 2029-2031, après prise en compte de la nouvelle méthodologie.

Pour que le nouveau mécanisme soit complètement opérationnel, l'Etat doit désormais arrêter les deux seuils au-delà desquels EDF pourrait voir ses revenus taxés, à 50% puis 90%.

"Si les revenus sont supérieurs à un seuil, il y a taxation. Si les revenus sont inférieurs à un seuil, il n'y a pas taxation", et donc pas de redistribution aux consommateurs, a expliqué Emmanuelle Wargon.

En attendant, la CRE a évalué à 23,7 milliards d'euros les revenus nucléaires potentiels d'EDF pour 2026, soit un prix moyen de 65,86 euros par MWh, qui se situerait dans la fourchette basse des paliers de taxation envisagés par l'Etat.

Compte tenu de cette estimation, "il est très peu probable" qu'une redistribution aux consommateurs soit mise en place au 1er janvier, a dit Mme Wargon.

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