- Connaissance des Énergies avec AFP
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L'association de défense des consommateurs CLCV a annoncé mercredi avoir lancé une action de groupe contre deux filiales du groupe Casino, CDiscount et GreenYellow, accusées de harceler des clients pour qu'ils renoncent à une offre de gaz à prix fixe avantageuse contre une indemnité modique.
L'association Consommation Logement Cadre de vie (CLCV) explique dans un communiqué avoir assigné mardi Cdiscount et GreenYellow devant le tribunal judiciaire de Saint-Etienne par le biais d'une action de groupe. Le premier est un site de e-commerce et le second un "fournisseur d'énergie verte", les deux faisant partie du groupe de distribution Casino.
Une porte-parole de CDiscount a précisé à l'AFP que son entreprise n'est pas un fournisseur d'énergie et que GreenYellow est le seul prestataire. "CDiscount a créé la marque commerciale CDiscount énergie, qui est une marque commerciale exploitée par GreenYellow". Le groupe de e-commerce a néanmoins bien reçu une assignation et "en prend acte".
De son côté, Greenyellow, qui "prend acte" également, a dit dans une réaction transmise à l'AFP considérer l'assignation de CLCV comme "infondée". L'entreprise se dit dans "l'impossibilité de continuer à proposer à ses clients une offre de gaz compétitive, dans un contexte de hausse forte et continue du prix d'approvisionnement", raison pour laquelle elle a pris "la décision de mettre fin à son activité de fourniture de gaz".
Sollicité par l'AFP, le groupe Casino n'a pas souhaité commenter.
La CLCV "estime que ces professionnels multiplient les pratiques trompeuses et le harcèlement de clients détenant une offre de gaz à prix fixe pour qu'ils résilient leur contrat avant son terme".
Les clients en question sont détenteurs d'une offre de gaz à prix fixe sur deux ans, souscrite avant l'explosion des prix et donc très avantageuse.
Mais GreenYellow, qui entend sortir du marché du gaz le 6 avril, contacte les clients pour qu'ils y renoncent. "Le but de ces manoeuvres, que nous estimons trompeuses et agressives, est d'inciter ces clients à résilier leur contrat de manière anticipée en échange d'un geste commercial", juge la CLCV.
L'entreprise dit avoir "informé ses clients dans les meilleurs délais, dès le 17 janvier 2022, de la fermeture prochaine de son activité" et avoir "mis en place une compensation substantielle, jusqu'à 100 euros par contrat résilié".
Pour la CLCV, l'indemnité proposée "doit correspondre à la différence entre le tarif de l'offre fixe souscrite et l'offre équivalente que le consommateur pourra trouver chez un autre fournisseur", loin de ce qui est proposé.
"Notre action de groupe vise à permettre aux plusieurs dizaines de milliers de clients concernés de recevoir une juste indemnisation", indique la CLCV.
L'action de groupe permet à des personnes, victimes d'un même préjudice, commis par un professionnel, de saisir les tribunaux de manière collective afin d'obtenir réparation.
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