Énergies renouvelables: une dizaine d'appels d'offres programmés par an

  • AFP
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Pour accélérer le développement des énergies renouvelables, le gouvernement a prévu de lancer d'ici 2025 une dizaine d'appels d'offres par an, toutes technologies confondues, une méthode censée donner de la visibilité et lisser dans le temps les subventions publiques.

Cet échéancier, détaillé vendredi avec la feuille de route énergétique à 10 ans de la France, figurait en bonne place parmi les demandes des professionnels du secteur, mais il ne devrait toutefois pas rassurer les acteurs de l'éolien en mer, inquiets des premières ambitions dévoilées fin novembre par le président de la République.

Alors que les professionnels proposaient de mettre en service 10 gigawatts (GW) d'ici 2028, le calendrier ne prévoit que d'attribuer au mieux 6 GW de nouveaux projets à cet horizon, dont entre 2,5 et 5 GW d'éolien en mer posé, et le reste en éolien flottant.

Ces chiffres incluent l'appel d'offre en cours pour un parc d'environ 500 MW au large de Dunkerque et dont le lauréat sera connu cette année. Contrairement à ses voisins du nord de l'Europe, la France ne compte toujours aucun parc éolien en mer. 3 GW ont déjà été attribués mais ne devraient pas entrer en service avant 2022.

Par ailleurs, le gouvernement, qui défend des objectifs "réalistes" sur le plan économique et technologique, a indiqué des "prix cibles" pour la production de l'électricité issue de ces parcs, afin de limiter leur impact sur les finances publiques. "Il y a une reconnaissance de la compétitivité de l'éolien en mer (avec les prix cibles mentionnés), mais le volume est bien trop faible", a regretté Pauline Lebertre, déléguée générale de France énergie éolienne, qui rassemble les professionnels de la filière.

« Visibilité »

En matière d'éolien terrestre, le gouvernement prévoit de lancer deux appels d'offres par an dès 2020, avec une capacité totale de 1,8 GW en 2020, puis 2 GW par an. Dès cette année, trois appels d'offres permettront de lancer la construction de 1,6 GW.

L'an dernier, 1,5 GW ont été installés, permettant à la France d'atteindre l'objectif d'un parc de 15 GW qu'elle s'était fixée dans la précédente feuille de route. "Ces objectifs sont cohérents et satisfaisants", a estimé Mme Lebertre, qui salue la visibilité donnée par le calendrier des appels d'offre. Mais le gouvernement compte aussi beaucoup sur le solaire, dont les coûts ont fortement baissé ces dernières années, pour accélérer le verdissement de la production de courant, et en particulier sur les grandes centrales au sol.

Deux appels d'offres par an seront ainsi lancés pour des projets de centrales au sol, permettant d'attribuer 1,8 GW en 2019, puis 2 GW par an jusqu'en 2024. Les procédures pour le solaire sur toitures se répartiront elles en trois périodes de 0,35 GW par an dès cette année.

Un petit appel d'offres d'hydroélectricité par an est également prévu, pour 210 MW lancés d'ici 2024. En revanche, sans surprise, l'hydrolien, jugé trop cher, est renvoyé à des efforts de recherche et développement. Globalement, le parc de production d'électricité renouvelable doit passer de 48,6 GW fin 2017 à 74 GW en 2023 et entre 102 et 113 GW en 2028.

Bon point pour la chaleur verte

En dehors de l'électricité, la feuille de route prévoit aussi de développer le gaz renouvelable, mais avec prudence: alors que la loi sur la transition énergétique prévoyait que le biogaz représenterait 10% de la consommation de gaz en 2030, le texte ne table désormais plus que sur 7%.

Et le gouvernement veut désormais passer par appels d'offres, une démarche contestée par les professionnels. "La filière ne nous paraît pas assez mature", estime Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables, qui pointe le "retrait très net" des ambitions pour cette énergie.

En revanche, il est beaucoup plus satisfait des plans concernant la chaleur renouvelable, avec le renforcement récent des aides (crédit d'impôt, coup de pouce chaudières, fonds chaleur, etc.).

Commentaires

rochain

Tout cela est bien trop lent, notamment pour le solaire que ce soit en PPV ou à concentration qu'il faut faire évoluer parallèlement car il inclus le stockage pour la phase nocturne. Il n'y a aussi aucun appel d'offre pour le stockage afin de réguler au mieux les intermittents. On y va petitement alors qu'il n'y aura aucune surprise de dernière minute comme pour la construction d'EPR. Quand on aura consommé tout ce qui est consommable venant de la Terre, il restera toujours le Soleil.
Serge Rochain

Chevillard

Bonjour,
Je me demande à quelle politique correspond 5 Mds d'argent public annuel , en faveur du photovoltaïque concentré et de l'éolien conduisant à la confiscation de terres agricoles, l'importation systématiques et donc le transfert de profits à l'étranger pour produire une quantité infime d'énergie (qq% au sein des 246 Tep d'énergie primaire annuelle) et dont la destination d'usage n'est pas claire. En espérant que ce ne soit pas pour produire de l'eau chaude et du chauffage domestique par cette électricité inadaptée pour cet usage. De mon côté je lance une pétition pour redonner une place au solaire thermique en ce qui concerne Eau Chaude et Chauffage. J'estime la restitution de pouvoir d'achat potentielle à 10Mds d'euros sur le seul Résidentiel par an grâce à cette énergie locale et gratuite.

rochain

Voilà donc un Monsieur Chevillard bien sûr de lui quant à ce qui est bon à prendre dans le solaire et ce qui ne l’est pas. Je partage votre dernier point de vue, qui pour vous, se limite au solaire thermique, notamment résidentiel. Mais je crois tout aussi intéressant les autres exploitations de l’énergie solaire, incluant ses effets indirectes comme l’éolien, par exemple.
Vous commencez votre diatribe contre le solaire par une grosse erreur : Il n’y a eu jusqu’à présent, et il n’y en aura jamais car inutile, de confiscation de terres agricoles au profit de photovoltaïque ou de solaire concentré (note : le photovoltaïque concentré n’existe que dans votre imagination, ce qui souligne bien votre méconnaissance de ces sources d’énergie). Les seuls confiscations de terres agricoles que nous ayons connu et celle concernant les vallées inondées par la construction de barrages à l’origine de l’hydroélectricité.
Aujourd’hui les terrains utilisés pour installer des PPV, par exemple, sont, pour ce qui concerne les personnes privés des propriétaires volontaires pour ce genre d’installations avec lesquels ils comptent faire un certain profit, et c’est leur choix. Par ailleurs, il existe de nombreux terrains sans autres affectations possibles et retournés au domaine public après l’abandon de l’activité qu’ils permettaient d’assurer. C’est le cas de toutes les anciennes décharges saturées sur lesquelles toutes construction est évidement interdite, mais aussi et pour des raisons très voisines les anciens sites miniers.
Qu’il s’agisse de parcs éoliens ou de fermes photovoltaïques le profit ne part absolument pas à l’étranger car la production est raccordé au réseau général de RTE et les propriétaires du parc ou de la ferme en reçoivent le paiement. Quant à dire que les sociétés qui construisent ces installations sont étrangères vous vous fourvoyez car il s’agit d’un marché libre sur appel d’offres et en cela certaines sociétés françaises sont particulièrement bien placées et emportent souvent des marchés en territoire étranger. Je ne vous citerai que deux cas récent avec EDF qui emporte un important marché aux USA sur la côte Est (le plus gros marché jamais signé dans cette région), et la Société NEOEN qui a obtenu le marché du parc éolien le plus important d’Australie qui sera implanté en Australie méridionale. La Société NEOEN a aussi construit la ferme photovoltaïque couvrant le site de l’ancienne mine de Carmaux dans le Tarn, opération dans laquelle j’ai investi une bonne part de mes économies bien plus utiles dans cette affaire que sur un livret A.
Maintenant, si vous faites allusion au Panneau PV qui sont souvent d’origine chinoise il se trouve que ce sont les chinois qui, là comme ailleurs, sont le plus souvent les moins chers. Mais alors s’il ne faut pas leur acheter ces produits lorsque l’on en a besoin, je suppose que vous n’achetez jamais aucun produit manufacturé car 90% d’entre eux aujourd’hui vient de Chine. Et comme ce n’est évidemment pas le cas, vous achetez comme tout le monde le produit qui vous semble être le meilleur marché, alors j’espère que vous vous rendez compte que votre argument n’est peut-être pas tout à fait honnête puisqu’il ne concernerait que les PPV….. disons un peu de parti-pris.
Quant au quelques % dont les ENR sont la source, ils représentent tout de même la deuxième source (25%) d’énergie électrique dans le monde derrière, hélas encore le charbon avec 38%.
La troisième place est occupée par le gaz avec 23% suivi par le nucléaire avec seulement 10% et enfin par le pétrole avec 4% qui est en baisse entre 2016 et 2017. Par ailleurs, la progression des ENER entre 2016 et 2017 a été 14 fois plus importante que la progression du nucléaire. Vous retrouverez ces chiffres dans des publications antérieurs de connaissance des énergies.

Je vous disais également qu’il n’était pas nécessaire de « réquisitionner » des terrains pour installer des PPV car la seule surface bâtie orientée Sud en France équipée de PPV d’un rendement de ceux de 2017 (le résultat serait encore meilleur avec ceux de 2018) nous produirait le double de ce que produisent les 58 réacteurs du parc nucléaire français. Vous trouverez la démonstration de cet exercice dans l’excellent ouvrage :
https://iste-editions.fr/collections/histoire-des-sciences-et-technique…
Bien cordialement,
Serge Rochain, Narbonne
http://astronomie.narbonne.free.fr/
http://a-p-s.cabanova.com/
http://iste.cabanova.com/
http://climso.fr

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