Engie (GDF Suez): le PDG interpellé sur sa rémunération, le nouveau nom et le charbon

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les actionnaires de l'énergéticien GDF Suez ont profité de l'assemblée générale du groupe mardi pour interpeller le PDG, Gérard Mestrallet, sur sa rémunération, sur le choix de se rebaptiser Engie, ou encore, sur les projets dans le charbon. Dévoilé il y a seulement quatre jours, "Engie" avait déjà remplacé GDF Suez mardi dans la bouche des dirigeants du groupe, à l'exception de quelques lapsus.

"Maintenant, il vous plaît, il ne vous plaît pas... A nous, il nous plaît beaucoup", s'est même amusé le dirigant, face à un actionnaire tatillon remarquant qu'il était faux de dire qu'"Engie" se prononçait "de la même façon dans toutes les langues". Un représentant de l'ADAS, association d'actionnaires salariés de l'ex-monopole gazier public GDF, a regretté que les équipes du groupe n'aient pas été associées à cette décision et dit craindre "une politique de communication qui ne dit pas toutes les raisons qui ont prévalu à ce changement".

Le groupe a expliqué sa décision par les mutations à l'oeuvre dans le secteur énergétique et sa volonté de refléter sa nouvelle stratégie, davantage axée sur les marchés émergents et les services. Ce même actionnaire-salarié, Jean-Paul Escoffier, a aussi interpellé M. Mestrallet sur sa rémunération pour 2014, soulignant que le groupe avait accusé une lourde perte en 2013, qu'il demandait des efforts à ses salariés et que la rémunération des actionnaires était stable.

En 2014, le dirigeant a touché 1,4 million d'euros de rémunération fixe (le même montant que l'année précédente), 379 830 euros de rémunération variable (alors que la formule de calcul l'avait fixée à 1,7 million) et 1,67 million d'euros de stock options. "Je ne veux pas polémiquer sur ma rémunération, je rappellerai simplement que depuis 2008, elle a diminué de 40%", a affirmé le PDG, dont le mandat s'achève l'an prochain. Malgré ces critiques, les actionnaires, consultés pour la deuxième année sur la rémunération des dirigeants, l'ont approuvé à 93,98%.

M. Mestrallet a également été interpellé par une représentante des Amis de La Terre, qui reproche au groupe de continuer à développer des projets dans une énergie polluante comme le charbon, tout en se présentant comme le champion de la transition énergétique. Engie chercherait à investir dans la centrale à charbon de Leczna, en Pologne, et "est en train de réunir les permis nécessaires à son projet de centrale Thabametis", en Afrique du Sud, affirme l'ONG. Engie "n'a aucune centrale à charbon" en Afrique du Sud et n'a "pas de projet de centrale à charbon en Pologne", a répondu le PDG.

L'assemblée générale a par ailleurs rejeté à 60%, sans surprise, la résolution qui proposait de supprimer les droits de vote doubles dans la société. La loi du 29 mars 2014, dite "loi Florange" prévoit que sauf décision contraire des assemblées générales, les actionnaires qui conservent leurs titres pendant au moins deux ans soient récompensés par l'octroi de droits de vote doubles.

M. Mestrallet a expliqué avoir inscrit cette résolution à l'ordre du jour pour "tenir compte des préoccupations de certains de nos investisseurs institutionnels", opposés aux droits de vote double. Mais la proposition avait besoin d'une majorité des deux tiers des droits de vote pour être adoptée, or l'Etat, qui détient quasiment un tiers des droits de vote avait dit qu'il voterait contre.

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