Engie: nouveau débrayage contre la délocalisation des services clients

  • AFP
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Des salariés des services clients d'Engie ont à nouveau débrayé mardi pour protester contre la délocalisation d'une partie des activités vers des pays à bas coûts, une "politique de dumping social" selon l'intersyndicale, qui s'accompagne "d'un vaste plan de restructuration en interne".

Environ 62,4% des salariés présents se sont déclarés grévistes deux heures en fin de matinée et se sont rassemblés devant les sites avec des panneaux "Stop dumping" ou "Engie en crise", selon l'intersyndicale CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT et Ee-FO.

La direction d'Engie a fait part de son côté d'un taux de grévistes de 24,3% sur l'ensemble du périmètre B to C (relations consommateurs), qui comprend d'autres activités que les services clients. Elle a recensé 38,35% de grévistes dans les services clients.

Les salariés s'étaient déjà fortement mobilisés le 26 septembre pour dénoncer ce "dumping social" (72% de grévistes selon l'intersyndicale, 35,92% selon la direction).

L'activité relations clientèle du groupe énergétique est déjà externalisée à 80%, majoritairement à des prestataires (centres d'appel) en France. Mais Engie intensifie d'une part l'externalisation, pour la porter à 90% selon les syndicats, et d'autre part la délocalisation à l'étranger.

Après le Maroc, le Portugal et l'Ile Maurice, l'entreprise se tourne maintenant vers des pays "à coûts encore plus bas" comme le Cameroun et le Sénégal, dénoncent les syndicats. Environ 30% de l'activité sera réalisée par des prestataires à l'étranger fin 2017, "ce qui représente plus de 1.200 emplois supprimés sur le sol français", écrit l'intersyndicale.

"Cette démarche vise à répondre à la nécessité de l'entreprise de réduire ses coûts", avait indiqué le groupe en septembre, en soulignant que les postes concernés n'étaient pas "ceux de salariés Engie".

Pour obtenir les "données économiques et sociales" liées à la délocalisation, le comité d'établissement du pôle activités clientèles a assigné l'énergéticien en référé. L'audience est prévue le 22 novembre à Nanterre.

Les syndicats protestent également contre la volonté de la direction de scinder en deux les activités clientèle (environ 1.200 salariés), avec une direction tarifs réglementés (DTR), où seraient "exfiltrés" 811 salariés, et une direction grand public (DGP).

Cette scission aboutirait selon eux à la création d'une division DTR "+mouroir+ vouée à disparaître", les tarifs réglementés étant en sursis depuis que le Conseil d'Etat, saisi par des fournisseurs concurrents d'Engie, a jugé en juillet que leur maintien était contraire au droit européen.

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