Golfech: mise à l'arrêt du réacteur 2 après une fuite dans la partie non nucléaire

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L'unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) "a été arrêtée lundi matin après la constatation d'une fuite vapeur sur une tuyauterie située en salle des machines, dans la partie non nucléaire des installations", a annoncé la direction du site.

"Cet arrêt n'a aucune conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité des personnes, ni sur l'environnement", a précisé la direction dans un communiqué.

"La réparation sera menée au plus tôt pour permettre de redémarrer l'unité n°2 en toute sûreté, dans les meilleurs délais", a-t-elle ajouté. Dans l'attente, "l'unité de production n°1 est actuellement en production et à la disposition du réseau électrique national".

Selon la direction, le réacteur venait d'être remis en fonctionnement jeudi dernier, après un arrêt programmé depuis le 5 octobre dernier pour assurer la recharge en combustible.

Un incident s'était produit sur la même unité 2 le 8 octobre, lors d'"opérations de vidange" d'un réacteur, avant d'être rendu public le 12 octobre.

Cet événement, d'abord classé en niveau 1, a d'ailleurs été reclassé par EDF en niveau 2 (sur une échelle de gravité allant jusqu'à 7), a indiqué l'électricien lundi.

L'incident n'a eu "aucun impact sur l'environnement ou la sûreté des installations", mais "une attitude de prudence et d'interrogation a manqué" lors de l'opération, explique EDF, relevant qu'il s'agit du premier événement de niveau 2 de l'année 2019.

Alors que la "dégradation" de l'exploitation de Golfech a été pointée en septembre dans le rapport annuel de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la direction avait admis "un non-respect des règles générales d'exploitation" lors de cette vidange, dû à une erreur humaine.

Une analyse confirmée par l'ASN ce lundi, qui considère dans un communiqué que "les décisions prises et les actions engagées par l'exploitant ont été précipitées après la découverte de la non-ouverture de l'évent (un matériel permettant une entrée ou sortie d'air, NDLR) (du pressuriseur), sans évaluation préalable de leurs impacts avérés et potentiels, alors que le réacteur se trouvait dans une configuration non-conforme aux règles générales d'exploitation".

L'incident avait été déclaré à l'ASN qui a mené en octobre une inspection renforcée sur le site.

"Cette inspection a été l'occasion pour l'ASN de contrôler notamment les mesures mises en oeuvre par EDF pour sécuriser la poursuite des opérations de mise à l'arrêt du réacteur et renforcer la surveillance des activités de conduite à la suite de cet événement", ajoute le communiqué de l'ASN.

"L'ASN a par ailleurs demandé à EDF d'évaluer les conséquences de la dépressurisation sur les équipements du circuit primaire, ce qui a conduit à des contrôles complémentaires des installations", poursuit-elle.

La centrale de Golfech compte deux réacteurs d'une puissance de 1.300 mégawatts chacun, produisant en moyenne chaque année 50% de la consommation électrique de la région Occitanie.

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