Iran : les développements depuis le retrait américain de l'accord sur le nucléaire

  • AFP
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Rappel des développements depuis le retrait des Etats-Unis, en mai 2018, de l'accord sur le nucléaire iranien conclu trois ans plus tôt entre Téhéran et les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne.

Trump sort de l'accord

Le 8 mai 2018, Donald Trump annonce le retrait des États-Unis de l'accord sur le programme nucléaire iranien. L'accord, conclu en 2015, avait permis la levée d'une partie des sanctions contre le pays en échange de son engagement à ne pas se doter de l'arme nucléaire.

En août puis en novembre, Washington rétablit de sévères sanctions notamment contre les secteurs pétrolier et financier iraniens.

En mai 2019, M. Trump met fin aux exemptions permettant à huit pays d'acheter du pétrole iranien sans enfreindre les sanctions américaines.

Début du désengagement iranien

Le 8 mai 2019, l'Iran commence à revenir sur certains de ses engagements pris pour limiter son programme nucléaire, souhaitant mettre la pression sur les Européens toujours parties à l'accord pour l'aider à contourner les sanctions qui étouffent son économie.

Washington décide de nouvelles sanctions.

En septembre, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) indique que Téhéran a lancé le processus d'enrichissement d'uranium dans ses centrifugeuses avancées.

Début novembre, l'Iran dit produire 5 kg d'uranium faiblement enrichi par jour puis relance des activités d'enrichissement dans l'usine souterraine de Fordo (180 km au sud de Téhéran).

Le 18, l'AIEA indique que les réserves iraniennes d'eau lourde ont dépassé la limite fixée par l'accord.

« Centrifugeuses avancées »

Le 5 janvier 2020, Téhéran affirme qu'il ne se sent désormais plus tenu par aucune limite "sur le nombre de ses centrifugeuses", deux jours après l'élimination du général iranien Qassem Soleimani par une frappe aérienne américaine à Bagdad.

Paris, Londres et Berlin déclenchent le Mécanisme de règlement des différends prévu dans l'accord pour contraindre Téhéran à respecter ses engagements.

En février, Téhéran affirme être disposé à annuler tout ou partie de ses mesures de désengagement si l'Europe lui assure des avantages économiques "significatifs". Fin mars, Berlin et Paris annoncent que l'Europe a activé le mécanisme de troc Instex pour livrer du matériel médical à l'Iran, durement frappé par le Covid-19, sans s'exposer aux sanctions américaines.

Le 18 novembre, l'AIEA indique que l'Iran a commencé à mettre en service des "centrifugeuses avancées" récemment déplacées dans une partie souterraine de l'usine de Natanz (centre), principal site d'enrichissement d'uranium du pays.

Assassinat d'un physicien nucléaire

Le 27 novembre, un éminent physicien nucléaire, Mohsen Fakhrizadeh, est tué près de Téhéran. L'Iran accuse Israël.

Quelques jours plus tard, le Parlement vote un texte préconisant de produire et stocker au "moins 120 kg par an d'uranium enrichi à 20%". Le texte exige du gouvernement qu'il limite certaines inspections sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, si Washington ne lève pas ses sanctions.

Le 4 janvier 2021, l'Iran enclenche le processus destiné à produire de l'uranium enrichi à 20% dans l'usine souterraine de Fordo, bien au-delà du seuil fixé par l'accord de 2015. Le 10 février, l'AIEA indique que l'Iran a débuté la production d'uranium métal pour s'en servir comme combustible pour un de ses réacteurs.

Le 23, l'AIEA se déclare "vivement préoccupée" par la possible présence de matière nucléaire sur un site iranien non déclaré, au moment où l'Iran commence à limiter les inspections de l'agence onusienne.

L'Iran « va enrichir à 60% »

Le 7 avril, des discussions pour tenter de sauver l'accord démarrent à Vienne. Les États-Unis sont indirectement conviés pour la première fois depuis l'arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, qui a dit vouloir réintégrer le pacte.

Le 10, Téhéran met en service ou commence à tester plusieurs centaines de centrifugeuses avancées dans l'usine d'enrichissement de Natanz. Le 13, l'Iran annonce qu'il "va commencer à enrichir l'uranium à 60%", deux jours après après un "sabotage" de son usine d'enrichissement de Natanz, qu'il impute à Israël.

Commentaires

Abadie

Lorsqu'on suit la chronologie des événements qui est très clairement exposée dans l'article, on a le sentiment que l'Iran répond à une agression externe par une mesure immediate l'eloignant de sa signature initiale.

L'Iran répond à une agression, elle n'est pas a l'origine de l'agression, tous les États ont le même comportement, tu m'attaques, je riposte.

Mais un autre raisonnement peut être tenu, il correspondrait a une stratégie de l'escalade de l'Iran visant à disposer de l'arme nucléaire. Si c'est le cas les États-Unis et Israël sont les fautifs, ayant générés ces réactions inquiétantes permettant à terme de disposer de la bombe atomique.

Corinne Brunn

Tout le monde avait compris la politique de Trump: bloquer l'Iran et sa oroduction pétrolière qui, si elle entrait dans un marché assez saturé aurait fait baisser les prix des hydrocabures même avec des réductions des productions OPEP et alliés. Ors Trump, suite à la ruée sur les forages d'hydrocarbures de schistes au début du siècle lorsque le pétrole était à plus de 100$ le barril a dû faire face à une suproduction commencée dès 2014, une baisse des prix et l'obligation d'exporter au bas prix du marché en raison de l'engorgement des stocks. Nombre d'entreprises d'exploitation des HC non conventionnels ont dû fermer, leurs exploitations n'étant pas rentables en-dessous de 60$ le barril.Le parti de Trump était de conserver un prix du barril autour de 70$ le barril. Fin 2020 les donnes ont changé: suite à la diminution des investissements dans les HC non conventionnels et à la reprise de l'économie en Chine, les cours du pétrole sont remontés. Mais les investisseurs en 2020 pour la première fois ont choisi en masse les énergies renouvelables plutôt que les hydrocarbures avec un bond de 50% par rapport à l'année 2018-19. Les Américains sont moins regardant sur les prix du pétrole et le plan de relance va booster ce qui reste de production d'HC de schistes encore très conséquente qui conviendra à la demande intérieure. Donc la levée des sanctions trumpistes ne posera plus de problèmes aux américains. Elle se fera bien sûr avec beaucoup de moulinets de bras et le mérite reviendra à Biden. Notre ministre des affaires étrangères devrait tout de même être moins arrogant. Une fois les sanctions levées, la France aurait tout intérêt à commercer avec l'Iran. Mais ce pays, en but à la vindicte d'Israël très mennaçant et ses alliés du Golfe se tournera plutôt vers des pays ayant fait preuve de plus de politesse ,du moins de neutralité pour reprendre commerce. Dommage pour nous! Ces sanctions auxquelles nous avons adhéré nous ont fait perdre un marché de 300 000 véhicules/an pendant quelques années. Maintenant, l'Iran sanctionné construit ses propres voitures au gaz et les exporte. De plus, si la France avait maintenu son ancienne collaboration avec ce pays pour l'installation de réacteurs nucléaires pour l'usage civil, l'Iran disposerait de l'énergie dont ont besoin ses 80millions d'habitants et n'aurait pas souffert des ignobles chantages de pays incroyablement arrogants qui tous sont dotés de l'arme nucléaire et autres ignominies y compris Israël qui a toujours caché les faits ni n'a signé de traité. L'Iran, a eu la candeur et l'honnêteté de signer le traité de non prolifération.Ors même devant la hargne et l'agressivité d'Israël et ses manigances avec les USA, même soumise a des sanctions, contrairement à la petite Corée du Nord, l'Iran n'a pas quitté le TNP mais peut-être s'y prépare t-il si les dogues continuent d'aboyer d'assasiner ses généraux et ses savants.

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