La feuille de route de la transition énergétique et du nucléaire en France une nouvelle fois repoussée

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La feuille de route de la transition énergétique en France, et notamment le volet sur la réduction du nucléaire, sera présentée "d'ici au 15 juillet", a indiqué jeudi au Monde la ministre de l'Environnement et de l'Energie Ségolène Royal, qui l'avait auparavant promise pour le 1er juillet après un précédent report.

Le gouvernement doit détailler dans ce texte réglementaire, appelé Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE), les trajectoires d'évolution des différentes sources d'énergie en France pour la période 2016-2018, puis 2019-2023, afin d'atteindre les grands objectifs de la loi de transition énergétique.

L'enjeu est de taille: planifier la montée en puissance des énergies renouvelables, qui doivent couvrir 40% de la production d'électricité et 32% de la consommation énergétique en 2030, organiser la baisse de la consommation des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) ainsi que la réduction à 50% à l'horizon 2025 de la part de l'atome dans la production de courant, contre plus de 75% aujourd'hui.

Très attendue par les acteurs du secteur énergétique, la publication de la PPE était prévue initialement pour fin 2015, mais finalement seule la partie concernant les énergies renouvelables avait été dévoilée le 6 avril, le volet nucléaire - le plus sensible - ayant été mis en suspens.

Ségolène Royal s'était engagée à communiquer la feuille de route globale "au plus tard le 1er juillet", assurant qu'elle donnerait "une fourchette du nombre de réacteurs à fermer" en fonction notamment de l'évolution de la consommation d'électricité, des capacités d'exportation de courant de la France ou de l'impératif de sécurité d'approvisionnement. Cette échéance avait été confirmée par le président de la République, François Hollande, lors de la conférence environnementale en avril.

Mais dans des documents de travail transmis lundi lors d'une réunion du Conseil national de la transition écologique (CNTE), dont l'AFP a obtenu copie, il est simplement rappelé qu'il faudra "décider des fermetures et des prolongations de l'exploitation au-delà de 40 ans de certains réacteurs au cours de la deuxième période de la PPE", soit 2019-2023.

Ces documents rappellent aussi qu'en vertu du plafonnement à 63,2 gigawatts de la capacité nucléaire en France, il est prévu d'"abroger par décret en 2016 l'autorisation d'exploiter des deux réacteurs de la centrale de Fessenheim"La PPE doit prendre la forme d'un décret, soumis au préalable à consultation, dont la publication n'est pas attendue avant l'automne 2016.

Commentaires

LEVIER
Alors que l'hydraulique fera au mieux 16% de notre électricité, l'ENR devrait faire 24% de notre électricité en 2030, c'est-à-dire plus de 24 000 éoliennes terrestres soit 23% d'emprise au sol inacceptable, pour une énergie intermittente, même si on arrive à stocker l'électricité pendant les heures creuses ou quand il n'y a pas de vent. En France vu nos conditions climatiques le nucléaire nouveau est indispensable. Les autres grands pays l'ont bien compris.

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