La nouvelle ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin sonne la « mobilisation générale »

  • AFP
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La nouvelle ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin a appelé vendredi à la "mobilisation générale" pour "faire de l'écologie notre projet national".

"Le message d'avril des Français, et en particulier de notre jeunesse, est sans équivoque: sur la transition écologique, nous devons aller plus vite, plus fort, plus loin", a-t-elle relevé à son arrivée à l'hôtel de Roquelaure, qui abrite le ministère de l'Ecologie, lors d'une passation de pouvoirs avec Barbara Pompili. "J'appelle ici à une mobilisation générale de tous les Français, pour que nous fassions de l'écologie notre projet national", a-t-elle lancé, aux côtés d'Agnès Pannier-Runacher avec qui elle forme le duo chargé de la transition écologique, directement chapeautées par la Première ministre.

Son nouveau grand ministère réunit "l'aménagement et la cohésion du territoire, l'urbanisme, les transports, le logement, la protection de la nature et de la biodiversité", a expliqué Mme de Montchalin. Sa boussole, a-t-elle précisé : "la transition écologique et la cohésion des territoires, sans jamais les opposer".

L'objectif de la transition écologique, c'est "la neutralité carbone en 2050", a-t-elle rappelé à l'AFP. Cet objectif a été décliné en différentes feuilles de route (logement, transports, industrie, tertiaire, déchets). "Tout l'enjeu maintenant, c'est de faire, c'est d'agir", a poursuivi la ministre, "en mode hyperapproché avec ceux qui, sur le terrain, sont les acteurs" à savoir les collectivités territoriales. "C'est dans la connexion des outils nationaux, des compétences territoriales, dans ce qui fait cette complémentarité qu'on y arrivera", a-t-elle encore souligné..

Agnès Pannier-Runacher, nommée ministre de la Transition énergétique, identifie elle trois "défis majeurs" pour son mandat. "Protéger notre planète", d'abord, en suivant les lignes du discours de Belfort d'Emmanuel Macron en matière de sobriété énergétique, de développement des énergies renouvelables et du programme nucléaire. "Face à l'urgence climatique, nous devons le dire sans détour: le nucléaire, c'est une chance pour notre pays, c'est une chance pour l'Europe, tous ceux qui disent le contraire sont des apprentis sorciers qui mettent en danger notre futur", a-t-elle souligné.

Autre défi, "renforcer la souveraineté énergétique et industrielle" de la France. Elle souhaite pour cela revoir les règles européennes. "Mais contrairement à ceux qui prônent la désobéissance européenne, j'aimerais rappeler que c'est grâce à l'Union européenne que nous n'avons pas connue à date de coupure ou de rationnement électrique", a-t-elle souligné.

Enfin, elle sera en charge de "protéger le pouvoir d'achat des Français et la compétitivité des entreprises", avec pour objectif de contenir la hausse des prix de l'énergie et de permettre aux Français de s'équiper pour faire la transition.

La Première ministre Elisabeth Borne a par ailleurs annoncé un secrétariat général à la Planification écologique, placé auprès d'elle et "chargé de coordonner l'élaboration des stratégies nationales en matière de climat, d'énergie, de biodiversité et d'économie circulaire". Il sera dirigé par Antoine Pellion, également conseiller au cabinet de Mme Borne. "Il veillera à la bonne exécution des engagements pris par tous les ministères en matière d'environnement", est-il précisé dans un communiqué.

Commentaires

sirius

Il serait fondamental de revenir sur toutes les mesures prises par le gouvernement précédant pour affaiblir le droit de l'environnement .. Dans tous les domaines les applications en dépendent .Sinon on va rester dans le champ affiché des pures intentions .

APO

Il sera fondamental de parler clairement de "décroissance" à appliquer à beaucoup de secteurs économiques mais aussi à des aspects de nos vie !!!
Est ce que les enfants français étaient plus malheureux en moyenne dans les années 50 ou 60 qu'aujourd'hui !??? Chaque époque a ses qualités et ses défauts, la note n'est pas soutenable dans énormément de domaines...

Denis Margot

La décroissance ne motive pas les électeurs, le pouvoir d’achat étant le thème principal des dernières élections dans des circonstances où celui-ci a pourtant de bonnes raisons de ne pas devoir se maintenir. Une croissance vertueuse est cependant plus intéressante qu’une décroissance désastreuse, et ce n’est pas incompatible avec des ressources finies mais néanmoins abondantes qu’il faudra apprendre à respecter si on veut que l’humanité persiste.

APO

@Denis Margot,
La décroissance ne motive pas grand monde sur bien des aspects de nos vies et pourtant, on va y passer de gré ou de force tous et toutes à minima sur notre propre organisme (c'est le cycle de la Vie !)...
Le pouvoir d'achat est essentiel sur des denrées et produits de première nécessité, mais si il est nécessaire pour maintenir pour partie des Flux physiques ineptes, il faut se poser des questions tout de même !!!

A votre propos : "Une croissance vertueuse est cependant plus intéressante qu’une décroissance désastreuse", je ne peux qu'être d'accord avec vous; mais en prenant le contraire, ie Une décroissance vertueuse est cependant plus intéressante qu’une croissance désastreuse , je serais d'accord avec cet adage là...
--> Est-ce que nous avons une croissance vertueuse ??? Je ne crois pas (hélas !)... @Denis Margot, votre avis !?
Et plus nous monterons haut, plus la descente risque d'être rude pour beaucoup...
En apprenant à respecter le fait que nous ayons des ressources finies, on respectera plus le fait d'avoir des pans de nos économies en décroissance, tout en ouvrant d'autres secteurs à la croissance... Il nous faut de la décroissance rapide sur nos consommations de ressources pour des facteurs multiples (pollution, géopolitique, économique, ...).

Denis Margot

Effectivement, on peut voir le verre à moitié vide ou plein. Je ne suis pas béat devant la croissance, mais à tout prendre, mieux vaut miser dessus plutôt que sur la décroissance qui impose un partage moindre et qui laissera sur le côté nombre de malchanceux. Il faut distinguer croissance monétaire (en $, en €…) et croissance physique. Lorsque le marché des télécoms vend davantage d’unités, des s, des ko ou des Mo, il y a décorrélation entre le produit vendu et la préemption sur les matières premières, c’est probablement même bénéfique si c’est bien géré (ce qui n’est d’ailleurs pas sûr !). Pareil pour l’effort vers une énergie décarbonée, il n’est pas utopique de penser que ce tournant se traduira par plus de croissance (en €), et moins d’emprise sur les ressources, c’est en ce sens que je parle de croissance vertueuse, et je reconnais que c’est un pari, mais vu le pessimisme des Français, mieux vaut tenter celui-ci que celui de la décroissance. Je vous rejoins avec votre adage, mais je préfère cependant une croissance vertueuse à une décroissance vertueuse. Dans un cas, vous avez peut-être une chance de rester optimiste, dans l’autre, vous êtes sûr d’avoir la décroissance, et peut-être sans la vertu.

APO

Je pense (sincèrement) que le pessimisme des Français est plus issus du fait que la croissance actuelle est mal partagée (avec en règle générale plus pour les plus aisés/riches et une stagnation du pouvoir d'achat pour les classes moyennes les moins riches voir une décroissance de ce pouvoir d'achat, les GJ reflétaient un peu cela et les dernières élections aussi..., à noter que toute règle générale a bien entendu des exceptions à la règle).
La décorrélation parfaite de secteurs en croissance vis à vis de la consommation de ressources est quasi impossible !!! On fait mieux par moment et on peut faire beaucoup mieux...
Je pense également que de ne parler que de décroissance peut être anxiogène et malsain, mais ne parler que de croissance est (de mon point de vue) complètement malsain et "galvanisant" dans le mauvais sens du terme... Utiliser les 2 termes serait plus juste et amènerait plus de compréhension partagée... Que les élites et classes aisées (dont je fais partie) ne prêtent pas attention au décrochage croissant de larges pans de notre société est dangereux par ailleurs !!!

Oui, une économie plus décarbonée amènera de la croissance à certains secteurs mais impliquera de la décroissance à d'autres... Il faut toutefois faire attention aux 2 facettes dans leur excès (et aussi dans la dissimulation sous le tapis de certains problèmes actuels). Ce pari de croissance de la part des secteurs décarbonés doit être mis en avant avec aussi la facette de décroissance "organisée" pour d'autres secteurs...
Par exemple et en règle générale, la pratique du vélo pour se déplacer est une source de décroissance de certains secteurs (moins de pétrole dans les voitures et moins d'utilisation de voitures..., une meilleure santé pour ceux qui le pratiquent (sauf accident !), ...), mais ce n'est pas accessible à tous pour de multiples facteurs (éloignement, infrastructure correcte et sure, stationnement des vélos, conditions météo, ...) !!!

Ma critique vient du fait que le mot "décroissance" est "Tabou" dans notre société et souvent bardé de connotations malsaines... Et pourtant beaucoup de personnes y font face (sans le savoir parfois) et l'espoir de la croissance pour toutes et tous est en train de disparaitre pour beaucoup de personnes et pour de moultes raisons (valables et non valables).

Albatros

Bonjour.
Il serait opportun d'en parler aux salariés des fonderies qui ferment, pour lesquels strictement rien n'est fait. Seraient-ils à ce point nuisibles ?
Il est vrai que la problématique majeure est la pratique du vélo...
Alors courage à ceux qui bossent à 25 bornes de chez eux sans alternative transport que l'automobile.

APO

@Albatros,

Le vélo était un exemple cité parmi d'autres possibles sur le fait de moins consommer à service équivalent... Et c'est certain qu'il n'est accessible qu'à une part restreinte de la société pour aller au travail et sur une partie de l'année seulement... Pour ceux qui n'ont pas d'autres alternatives que la voiture (et pas de transport en commun sérieux à proximité), le développement et l'accès à la voiture électrique est une nécessité qui doit être organisée... (et cela fera de la décroissance de consommation de pétrole mais un service maintenu pour l'accès au travail).

A l'heure actuelle, est ce que les fonderies qui ferment, le sont du fait d'une décroissance des ventes auto !? Ou du fait d'une croissance des importations de véhicules !? Les petites voitures françaises dont des modèles phares (R5, 205 entre autres) n'ont-elles pas disparu de nos routes au profit de véhicules plus gros et de la présence de plus en plus grandes de "chars" allemands en proportion !?

De toutes les façons, une croissance infinie et perpétuelle dans un monde fini est une utopie et cela risque de mal finir dans pas longtemps. Ne pas en parler plus ouvertement et s'y préparer est une nécessité (Avis Personnel) et arrêter de faire croire qu'on aura toujours plus de pétrole (parmi d'autres matières premières) pour tous et toutes...

Albatros

Bonjour.
Le verbe croire est le plus souvent exclu de mon vocabulaire et de ma pensée.
OK pour le fait que les ressources ne sont pas inépuisables mais ça ne peut justifier le malthusianisme qui est morbide pat nature.
L'esprit humain et les capacités d'adaptation sont à développer, pas le sacrifice des curés pères la vertu de l'écologisme ambiant. Ce dernier amène déjà misère et désespoir.

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