- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le
Le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, a annoncé dimanche viser une croissance de 7% en 2019, contre 3% actuellement, lors de la présentation devant les députés du plan d'action du gouvernement pour le prochain quinquennat.
"Le taux de croissance à la fin de l'année dernière a atteint les 3% à cause de la baisse de la production des hydrocarbures et des revenus y afférant", contre 3,3% en 2012, a déclaré M. Sellal devant l'Assemblée populaire nationale (APN).
"Nous espérons arriver en 2019 à un taux moyen de croissance de 7%", a-t-il ajouté, en soulignant que les secteurs locomotives étaient l'industrie, l'agriculture, le tourisme et l'énergie.
Notant que le PIB par habitant s'élevait à 5.764 dollars fin 2013, le Premier ministre a annoncé que "l'objectif du gouvernement était d'atteindre un minimum de 7.200 dollars en 2019".
"Ce chiffre est énorme mais nous avons les potentialités pour y arriver à condition qu'il n'y ait pas trop d'interférences dans l'économie mondiale", mais "je ne crois pas que cela arrivera", a estimé M. Sellal, désigné de nouveau le 28 avril comme Premier ministre par le président Abdelaziz Bouteflika, réélu une dizaine de jours plus tôt pour un 4e mandat.
Contacté par l'AFP, l'expert Mohamed Hamidouche a néanmoins jugé qu'il était "impossible d'arriver à ce taux de croissance" de 7% en 2019. "La Banque mondiale et le FMI ne prévoient pas plus de 3,8% de taux de croissance pour l'Algérie d'ici 2017", a-t-il souligné.
M. Hamidouche a affirmé qu'il faudrait que "la croissance du secteur de l'industrie soit multipliée par cinq, celle de l'Agriculture par trois et celle du tourisme par 60" pour que ce chiffre soit atteint.
Par ailleurs, M. Sellal a indiqué que l'Algérie allait "recouvrer graduellement le niveau de ses entrées en devises", avec l'exploitation de nouvelles réserves d'hydrocarbures.
Il a cependant précisé que que "toutes les études démontr(aient) que dès 2030, l'Algérie ne pourra plus continuer à exporter son gaz", avec l'augmentation de la consommation locale et la baisse des réserves.
"La production de gaz devra être destinée au seul marché intérieur", a-t-il dit, d'où la nécessité d'explorer le gaz de schiste.
Concernant le chômage, M. Sellal s'est félicité qu'il soit passé en mai sous le seuil des 10%, atteignant 9,8%. Le gouvernement vise un taux de 8% en 2019, a-t-il précisé.
Le Premier ministre a en outre annoncé la construction de 2,2 millions de logements durant les cinq prochaines années dont 300.000 qui seront livrés avant fin 2014.
Les députés procèderont jeudi au vote de ce plan à l'issue de débats et d'une séance de questions-réponses avec le Premier ministre.
Les députés de l'opposition ont critiqué le fait que ce plan soit annoncé sans qu'ait été présenté le bilan des deux précédents gouvernements de M. Sellal.