Le prix du pétrole en légère baisse, entravé par une production mondiale abondante

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le
Derrick de pétrole

La perspective d'une production pétrolière trop forte par rapport à la demande, évoquée dans le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), prend le pas jeudi sur le risque géopolitique dans les priorités du marché, faisant reculer légèrement les cours du brut après trois séances de hausse.

67,35 $ par baril pour le Brent

Vers 09h15 GMT (11h15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, cédait 0,21% à 67,35 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison en octobre, perdait 0,30% à 63,48 dollars.

Le dernier rapport mensuel sur le pétrole de l'AIE évoque notamment une faiblesse des prix directement liée à "la perspective d'une offre excédentaire imminente".

Depuis avril dernier, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), qui compte parmi ses membres des producteurs majeurs comme l'Arabie saoudite et la Russie, rouvre les vannes en augmentant à nouveau ses volumes de production.

Et la croissance de l'offre hors Opep+ se poursuit à un rythme soutenu, "avec une production des États-Unis, du Brésil, du Canada, de la Guyane et de l'Argentine atteignant ou (étant) proche de ses plus hauts historiques", souligne l'AIE.

Vers une production moyenne de 105,8 Mb/j en 2025

Résultat, selon l'AIE, la production d'or noir devrait augmenter de 2,7 millions de barils par jour (mb/j) pour s'établir à 105,8 mb/j en moyenne cette année, contre une demande en hausse de 700 000 barils par jour avec une consommation moyenne de 103,87 mb/j.

Cela renforce les attentes du marché qui prévoit une "augmentation des stocks plus tard dans l'année", explique Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.

"Des sanctions plus sévères à l'encontre des acheteurs de pétrole brut russe, notamment la Chine et l'Inde", pourraient faire monter le pétrole "mais ces mesures restent pour l'instant au stade des déclarations", souligne Tamas Varga, analyste chez PVM.

Lors d'un discours devant les eurodéputés, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a notamment indiqué que l'Union européenne prépare un 19e paquet de sanctions contre Moscou, qui pourrait aussi cibler certains pays achetant des hydrocarbures russes.

Mais c'est avant tout l'action éventuelle de Washington contre le secteur pétrolier russe qui serait susceptible de faire bouger les cours.

Ajouter un commentaire