L'enquête de la Chine n'est pas "justifiée" pour les exportateurs de vin

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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L'enquête de Pékin "n'est pas justifiée" puisque les viticulteurs européens ne bénéficient pas de subventions à l'exportation et ne pratiquent pas en Chine des prix inférieurs que ceux pratiqués ailleurs, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux français (FEVS).

"A priori, la menace anti-dumping n'est pas vraiment justifiée", a déclaré à l'AFP, Fabrice Latour, président de la FEVS qui ne voit "pas pourquoi on vendrait à des prix différents aux Chinois qu'aux Américains".

De plus, "on ne bénéficie pas de subventions" mais "il y a des aides à la promotion" des produits à l'étranger, a-t-il concédé.

Ces aides, venant de l'Union européenne, permettent de financer en partie des actions comme la participation à des salons, selon lui.

"L'instrumentalisation de notre secteur dans un différend commercial est particulièrement regrettable", d'autant plus que "le secteur du vin est un bon exemple d'une activité dont le dynamisme est lié à l'exportation, y compris en Chine", ajoute-t-il dans un communiqué publié mercredi matin.

Et même si la Chine en est encore au stade de l'enquête et n'a pas pris de décision sur le sujet, cela suscite déjà "l'inquiétude" parmi les opérateurs français.

La Chine représente le troisième marché à l'export pour le vin français, et représente près de 800 millions d'euros de chiffre d'affaires, tient à rappeler la FEVS.

"La Chine constitue une part importante des débouchés de notre filière et donc des 500.000 emplois de celle-ci", ajoute-t-elle.

Le gouvernement chinois a lancé mercredi "une procédure antidumping et anti-subventions visant les vins de l'Union européenne", au lendemain de la décision de la Commission européenne d'instaurer des taxes provisoires sur le solaire chinois.

Selon la FEVS, l'enquête a été lancée à la suite d'une plainte de l'association chinoise des producteurs de vins (CADA).

La Chine est le 5e producteur mondial de vin et l'importation représente 20% de la consommation de vin chinois, souligne Fabrice Latour.

"Ils ont des ambitions élevées" en terme de développement du secteur viticole, "les Chinois achètent des propriétés à Bordeaux" mais "notre objectif est de tout faire pour aider les Chinois à avoir une solide industrie du vin capable de favoriser la consommation".

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