Les cours du pétrole stables après l'envolée de jeudi

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Derrick de pétrole

Les cours du pétrole sont stables vendredi et conservent leur forte hausse de la séance précédente liée aux sanctions américaines contre deux groupes pétroliers russes qui pourraient réduire l'offre d'or noir sur le marché.

+ 5,5% pour le Brent jeudi

Vers 11:05 GMT (13:05 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en décembre, prenait 0,35% à 66,22 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate, pour livraison le même mois, gagnait 0,36% à 62,01 dollars.

L'annonce par Washington de sanctions contre Rosneft et Lukoil, les deux principales compagnies pétrolières russes, "a surpris les marchés", affirme Erik Meyersson, analyste chez SEB, le Brent grimpant de près de 5,5% en une séance jeudi.

Le texte publié par le Trésor américain prévoit notamment la possibilité de "sanctions secondaires sur les institutions financières étrangères" qui participeraient à des transactions avec les entités sanctionnées.

Donald Trump a plusieurs fois accusé les pays achetant du pétrole à la Russie de financer la guerre en Ukraine, et cherche à faire pression sur la manne financière issue de la vente des hydrocarbures russes pour pousser Moscou à un accord de cessez-le-feu.

Des risques de contournement des mesures américaines

Rosneft et Lukoil ont vendu "plus de 400 000 barils par jour (b/j) de pétrole brut russe transporté par voie maritime à la Chine, près de 1,1 million de b/j à l'Inde et plus de 200 000 b/j à la Turquie depuis le début de l'année", indiquent les analystes de DNB Carnegie.

Les analystes évoquent des risques de contournement des mesures américaines, par exemple si le Kremlin échange davantage de pétrole via sa "flotte fantôme" ou en envoyant plus de brut à la Chine via oléoduc.

Mais les sanctions devraient inciter l'Inde et la Turquie à "réduire leurs importations par rapport aux niveaux actuels" et "des preuves montrent que des entreprises publiques chinoises annulent des achats russes", précise Janiv Shah de Rystad Energy.

Selon l'analyste, les exportations de Moscou pourraient diminuer de 500 000 à 600 000 b/j, et les pays importateurs se tourneraient alors vers d'autres sources d'approvisionnement, ce qui soutient les prix de l'or noir sur le marché.

Cependant, les cours restent à des niveaux relativement bas, car le marché est considéré en excédent d'offre par rapport à la demande, notamment avec la forte hausse de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés depuis le mois d'avril.

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