Les Français appelés à contribuer davantage au financement du réseau électrique

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Les Français seront appelés à contribuer davantage sur leur facture d'électricité dès 2025 pour financer les investissements colossaux liés à la transition énergétique, a estimé jeudi le régulateur de l'énergie qui ouvre une consultation pour déterminer le montant de cette augmentation.

Une consultation ouverte jusqu'au 22 novembre

Concrètement, cette hausse de la contribution au financement des réseaux de RTE et Enedis ne devrait pas se traduire par une augmentation de la facture pour une majorité des ménages.

La décision de la Commission de régulation de l'énergie (CRE) s'ajoutera au calcul de la nouvelle fiscalité de l'électricité prévue dans le projet de budget du gouvernement qui promet de "garantir au consommateur une baisse de 9 % du tarif réglementé de vente (TRV) en 2025 à partir du 1er février".

Ouverte jusqu'au 22 novembre, la consultation lancée par la CRE, le régulateur du secteur, est ouverte à tous, du grand public aux entreprises. Elle concerne le "tarif réseau": il ne s'agit pas d'une taxe mais de l'équivalent d'un péage pour utiliser les réseaux de transport d'électricité - RTE et de distribution d'électricité - Enedis.

Payé par les fournisseurs, il est répercuté sur les ménages et entreprises, via leur facture d'électricité. Il constitue l'une des trois briques de la facture, avec le coût du courant et les taxes.

Le montant de ce futur "péage réseau" dit TURPE7 (ou tarif d'utilisation des réseaux d'électricité), pour la période 2025-2028, sera fixé par la CRE au plus tard en janvier 2025, a annoncé cette autorité indépendante.

Concrètement pour un client résidentiel, le TURPE représente actuellement "environ 0,06EUR/kWh, soit environ 20 à 30% d'une facture d'électricité TTC moyenne, en fonction du prix de l'électricité", souligne la CRE. Avec la hausse en 2025, il représenterait de 0,068 à 0,069 EUR/KWh sur la facture.

La CRE avance qu'il devrait "être nécessaire d'augmenter le TURPE de l'ordre de 10% en 2025, suivi de trois années de hausse à l'inflation, pour donner les moyens aux gestionnaires de réseaux d'assurer leurs missions dans de bonnes conditions". Il s'agit d'un scénario "illustratif" qui donne un ordre de grandeur mais cela ne constitue pas sa décision finale.

Énergies renouvelables

La CRE souligne que cette augmentation est notamment due à une croissance forte des dépenses prévisionnelles d'investissement: 2,1 milliards d'euros par an en 2023 à 6,4 milliards en 2028 pour RTE, et de 4,9 milliards par an en 2023 à 7 milliards en 2028 pour Enedis.

La période tarifaire (2025-2028) "sera marquée par des politiques volontaristes d'électrification des usages, notamment dans la mobilité et l'industrie, et par la croissance de la production d'électricité à partir d'énergies renouvelables, avec pour conséquence la poursuite du développement significatif du nombre de raccordements", indique la CRE.

"Il sera également nécessaire, dans le même temps, d'améliorer la résilience des réseaux pour faire face au changement climatique et de pallier leur vieillissement", ajoute-t-elle. Selon elle, RTE a demandé une hausse de son tarif de +12,2% et Enedis une hausse de +18,9%.

Cette hausse en vue intervient dans un contexte explosif pour les prix de l'énergie, le gouvernement prévoyant de rehausser la fiscalité sur l'électricité.

La présidente de la CRE, Emmanuelle Wargon, avait appelé, avant la présentation du budget, à "faire attention" concernant une hausse trop importante de la Taxe intérieure de consommation finale sur l'électricité (TICFE), et ses conséquences sur les factures.

Cette taxe avait été abaissée au minimum pour soulager les factures des Français pendant la crise énergétique. Elle a été remontée en février de 1 à 21 euros par MWh et le gouvernement précédent comptait la relever à 32,44 euros par MWh en février 2025, soit son niveau d'avant la flambée des cours de l'électricité sur les marchés.

Concrètement, le gouvernement de Michel Barnier prévoit désormais de fixer un tarif de base de cette taxe à 25 EUR/MWh. A cela s'ajouterait une majoration comprise entre 5 € et 25 EUR/MWh, qui sera à déterminer en fonction de l'évolution des prix sur les marchés et du niveau retenu pour le Turpe. Et ce, afin de respecter l'engagement d'une baisse des factures d'électricité au tarif réglementé de vente (TRV) de -9% en février.

La CRE étudie l'opportunité d'avancer d'août 2025, le terme prévu, à février l'application du TURPE 7, afin d'"éviter des mouvements de sens opposés à 6 mois d'intervalle".

Commentaires

LEBER MICHEL
La FRANCE a investi beaucoup dans les centrales nucléaires, mais n'en pofite pas !! un centrale nucléaire, en dehors de l'électricité, produit surtout de la vapeur d'eau. Les Allemands, sous la pression des Verts, ont arrêtés les leurs et les Russes leur ont coupé le gaz. Ils donc rallumés leurs centrales à charbon, extrêmement polluantes, et ils l'ont dans le "baba" !! Les Eoliennes sont une sources d'appoint, mais pas très stable. L'électricité solaire est intéressante, mais en France on a "un problème organisé" par le Lobby du nucléaire !! On est moins avancé qu'en Allemagne: les Allemands depuis le début mettent les panneaux solaires en surimposition, alors que chez nous pendant longtemps on les encastraient dans le toit, ce qui faisait rire les ingénieurs allemands. Inconvénients de la "solution à la française" - plein de problème d'infiltration d'eau - surchauffe des panneaux, donc baisse de production - baisse de durée de vie CQFD. ALEA JACTA EST (cf. Jules César) Michel J. LEBER, Ingénieur en Electronique et Télécoms. Email: [email protected]
LEBER MICHEL
...une centrale nucléaire..
BrigitteMB
Si la CRE propose de faire des tarifs "heures creuses" en après-midi, c'est que nous (et nos voisins) avons tant de solaire photovoltaïque (encastré ou sur hangar dédié ou au sol, on n'en est plus là depuis longtemps) que le prix spot de l'électricité dans la tranche 10h-16h est quasi-nul... Les gouvernements, sous la pression de l'UE, des revendeurs de PV et éolien, des gaziers qui comptent bien assuerr la compensation de sintermittences, et des antinucléaires, ont posé comme principe intangible des investissements colossaux en sources intermittentes estimés au doigt mouillé, et mantenant seulement on cherche comment les financer (avec leurs petits "à-côtés" que sont les réseaux, les plateformes de connexion offshore, etc.). E st-ce qu'on ne pourrait pas d'abord envisager de calculer le coût (et l'apport) réel de ces sources, et les avouer aux citoyens ?
Bernard REYNIER
Le développement du photovoltaique est inéluctable aussi nos modèles et scénarios de la production et de la distribution de l'électricité doit être totalement reconsidéré en faisant entrer le vecteur HYDROGÈNE àla hauteur de son potentiel énergétiqueet industriel au sein des réflexions de nos soit disant élites! Nous n'échapperons pas à l'installation d'ELECTROLYSEURS dans nos cantons afin de stocker ces terawhatteures d'ENR PHOTOVOLTAÏQUE puis d'utiliser ce vecteur tant dans nos mobilités que dans les process industriels et le confort des logements. Ne pas envisager de réflexion sur le développement de petites piles à Combustibles pour l'électricité des logements va rapidement devenir une FAUTE...
Christophe
Bonsoir, Avez-vous considérez le redement de chaîne Power-H2-Power dans votre raisonnement? Salutations.
Bernard REYNIER
Oui car la notion de rendement doit être reconsidérée quand l'énergie initiale est gratuite et quasi infinie. Ce qui est le cas du solaire. Évidemment, eu égard aux retards dans la recherche fondamentale tant sur les rendements des cellules photovoltaïques que sur les procédés d'électolyse, la transition prendra du temps. Combien? Une deux ou trois décennies? C'est beaucoup et peu à la fois. Le parc actuel de production peut être utilisé durant cette période et les centrales EPR promises à la construction dès 2026 iront jusqu'à la fin du siècle. Cet espace temps nous permettra de réaliser la migration. Pour étayer ma réflexion, regardez l'évolution exponentielle de la pose de panneaux au plus profond des territoires. Regardez les travaux Chinois, Japonais, Indiens dans la recherche sur l'industrie de l'HYDROGÈNE... Si vous êtes abonnés au réseau LINKEDIN, lisez mes réflexions notamment le document HYDROGENE 2070 - 2080. Cordialement à vous
Christophe
Bonjour, Je dirige une société qui agit en qualité de producteur d'électricité qui répond aux AO PPE. Vous m'apprenez que l'énergie initiale est gratuite. Je suis près à vous embaucher à un niveau de salaire considérable si vous faites tomber mes CAPEX et OPEX à 0. Je vous proposerai naturellement aucune part fixe et 100% de variable en fonction de l'atteinte des objectifs. Salutations
Bernard REYNIER
Vous êtes trop sympa! Voir autrement et plus loin, cela manque à bien des experts auto déclarés. Nous avons loupé internet (englués dans le minitel), nous loupons en ce moment L'ESPACE avec les réussites de MUSK. 4Nous avions loupé la suite de Caravelle Voulez vous perpeturer cette tradition Française? Voyez bien plus loin. Sans rancune aucune, toute ma vie j'ai entendu de tels discours!
Ceyal
il faut bien financer le raccordement de ces energies renouvelables intermittentes qui coûtent un bras (rachat obligatoire du photovoltaique résidentiel à 14 cts le kWh soit le double du prix moyen de production de l'électricité, eolien en mer : idem à 15 cts/kWh), qui induisent des prix negatifs, qui obligent à mettre en ligne 20 GW de centrales thermiques en 30 minutes quand le vent ou le soleil s'arrete ... tout ça pour faire plaisir aux ecolos socialos anti nucléaires... pas grave le consommateur paiera

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