Les promesses sur le climat des majors pétrolières

  • AFP
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Les promesses du géant pétrolier BP d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, même encore floues, sont parmi les plus volontaristes d'un secteur critiqué pour son manque de prise de conscience dans la lutte contre la crise climatique.

Voici un tour d'horizon des engagements des principaux groupes pétroliers.

BP

Le groupe veut atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. Son engagement porte sur les émissions polluantes de ses propres activités, ainsi que celles liées au pétrole et au gaz qu'il produit.

Il n'a pas donné beaucoup de précisions sur les mesures qu'il compte mettre en place, si ce n'est qu'il veut augmenter la proportion, encore très limitée, de ses investissements dans des activités plus vertes et avoir un portefeuille d'actifs moins polluants.

Le groupe BP veut en outre réduire de 50% l'intensité carbone (la quantité de gaz à effet de serre émise par unité d'énergie produite) d'ici 2050 des produits qu'il vend à ses clients, et réduire les émissions de méthane (un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le CO2), sur toutes ses opérations de production d'hydrocarbures.

Royal Dutch Shell

Le groupe anglo-néerlandais, grand concurrent de BP, se contente de vouloir réduire de 50% son empreinte carbone d'ici 2050 et assure pouvoir prospérer grâce à la transition énergétique.

Il compte investir 2 à 3 milliards de dollars par an, soit autour de 10% du total de ses investissements, pour la période 2021-2025 dans les énergies propres ou faible empreinte carbone (électricité, éolien, solaire, biocarburants, hydrogène).

Total

Le groupe français met en avant son développement dans le gaz, dans l'électricité bas carbone (avec notamment des investissements dans les renouvelables) et veut encourager les puits de carbone (forêts..) ainsi que le CCUS (les solutions de captage, stockage et valorisation du CO2).

Il veut aussi limiter les émissions de ses propres opérations, notamment de méthane. Son PDG Patrick Pouyanné pense toutefois que la transition énergétique sera progressive.

"Les énergies fossiles représentent 90% du mix énergétique mondial aujourd'hui. On ne va pas faire disparaître tout ça d'un coup de baguette magique", a-t-il fait valoir récemment.

ExxonMobil

La major américaine n'a pris aucun engagement significatif et fait valoir qu'elle est un important investisseur dans la technologie visant à capter le CO2, avec un partenariat avec la société FuelCellEnergy et des liens avec des universités.

Le groupe, dont les dépenses dans des projets pétroliers et gaziers sont en augmentation, avait annoncé en outre en octobre 2018 qu'il allait consacrer 1 million de dollars sur deux ans afin de promouvoir une taxe carbone américaine.

Chevron

Comme sa concurrent américaine, le groupe est à la traîne sur le climat et mise avant tout sur le captage de CO2.

Il dit vouloir émettre moins de gaz à effet de serre et rappelle faire partie de la Oil and gas climate initiative (OGCI) qui est dotée d'un fonds d'un milliard de dollars pour limiter les émissions du secteur.

Eni

En octobre 2019, le patron du groupe d'hydrocarbures italien, Claudio Descalzi, estimait que les sociétés exerçant uniquement dans la sphère du gaz et du pétrole n'avaient pas d'avenir "à moyen et long terme".

Eni entend accélérer sa diversification dans les énergies renouvelables et l'économie circulaire. M. Descalzi avait souligné que le groupe allait investir, dans les trois prochaines années, un milliard d'euros en recherche et développement, et trois milliards dans les projets de "décarbonisation".

Equinor

Le groupe norvégien, détenu à 67% par les pouvoirs publics, a dévoilé début février des objectifs climatiques un peu plus audacieux.

Il vise la neutralité carbone pour toutes ses opérations dans le monde d'ici 2030, une réduction d'ici 2050 d'au moins 50% de l'intensité carbone (la quantité de gaz à effet de serre émise par unité d'énergie produite) et un décuplement d'ici 2026 des capacités dans les renouvelables.

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