Lhyfe et Chantiers de l'Atlantique vont lancer plusieurs plateformes de production d'hydrogène « vert » en mer

  • AFP
  • parue le

Les entreprises françaises Lhyfe et Chantiers de l'Atlantique vont lancer plusieurs plateformes de production d'hydrogène vert offshore, la première au monde devant être inaugurée en septembre au large de Saint-Nazaire, ont-elles annoncé mercredi après la signature d'un protocole d'accord.

Cette plateforme servira de prototype. Le nombre, le lieu et le calendrier des autres plateformes n'ont pas été communiqués mais Lhyfe vise d'ici 2035 un déploiement de 3GW de production offshore dans plusieurs endroits du monde, a précisé à l'AFP Thomas Créach, directeur technique de Lhyfe.

Concrètement, Chantiers de l'Atlantique concevra et construira les plateformes en mer et dans les ports, tandis que Lhyfe se chargera de concevoir et d'exploiter les sites de production d'hydrogène renouvelable.

Créée en 2017 à Nantes, Lhyfe produit déjà de l'hydrogène sur un site inauguré en septembre 2021 en Vendée, qu'elle fournit à une station service multi-énergétique.

Alternative à la batterie électrique, l'hydrogène peut remplir directement le réservoir des véhicules. Il offre une autonomie de plusieurs centaines de kilomètres pour quelques minutes à la pompe, et ne rejette que de la vapeur d'eau. Mais est encore loin d'être rentable pour le transport.

Son poids climatique dépend de la façon dont il est extrait: seul l'hydrogène "vert" ou "renouvelable", produit à partir d'électricité renouvelable, est neutre car ne dépendant pas d'énergies fossiles pour sa production. S'il est issu d'électricité venant du nucléaire, on parle d'hydrogène bas-carbone.

Lyhfe compte une centaine de projets d'usines de production à terre en Europe, dont 20 avant 2026, précise un communiqué du groupe.

Avec l'hydrogène offshore, l'entreprise compte rapprocher sa production des sources d'énergie en mer, car elles sont "les plus abondantes, les plus puissantes, les moins intermittentes et donc les plus compétitives pour répondre à la massification de l'hydrogène vert pour des usages industriels", précise le communiqué.

Les entreprises envisagent que chaque plateforme puisse produire une puissance d'au moins 100 mégawatts. L'hydrogène, transporté sous forme de gaz, devra permettre d'alimenter des véhicules et des usines déjà consommatrices d'hydrogène non décarboné "comme dans l'aciérie, la verrerie...", détaille Thomas Créach.

Commentaires

Houyo

" l'hydrogène peut remplir directement le réservoir des véhicules"
Et non hélas... Entre autres, il faut le compresser ce qui demande beaucoup d'énergie (avec beaucoup irréversibilité) et grève le rendement du système.
Donc à part pour les applications ou la densité énergétique est primordiale (aviation par ex) ou pour celles nécessitant de très grandes puissances sur un temps conséquent (aciérie pourquoi pas) l'hydrogène semble être une fausse bonne idée.

StBr

Et non, c'est la seule possible pour la mobilité sans émissions carbone. Avec un niveau de praticité acceptable pour les usagers contrairement au véhicule électrique qu'on essaye de nous vendre.
Pour que ce soit économiquement viable il faudra une forme de ruissellement : d'abord les trains et les bateaux, puis les camions et enfin les voitures.
A noter les progrès très rapide dans l'hydrogène solide : une pastille que vous glissez dans votre moteur, voilà l'avenir.

StBr

Oui je connais mais là le sujet c'est la répartition des modes de transport ou leur limitation. Mais dans les faits, la décroissance de transports va être limitée.
La question des énergies utilisées pour les transports de demain est peu évoquée et revient à ce que je disais, l'hydrogène va se substituer obligatoirement au pétrole. Mais cela va prendre entre 20 et 50 ans. Aller plus vite dépendra du prix du pétrole.
Le train est bien sûr à revitaliser mais un train de plus en plus hydrogène (lignes sans caténaires de plus en plus chers à maintenir et réouverture de petites lignes). Idem pour les bateau : ferries hydrogène au Danemark et en Norvège.

Denis Margot

Article étonnant qui trouve le moyen d’annoncer 3 GW de puissance sans dire avec quel moyen (éolien, solaire, hydroliennes, houle, galériens… ?). On appréciera la distinction entre l’origine renouvelable (laquelle ?) qui est « neutre » et l’origine nucléaire qui est seulement « bas carbone ». On sent l’entourloupe, sachant qu’aucune source n’est neutre et que le kWh nucléaire est meilleur que le kWh éolien ou solaire.

StBr

Le KWh nucléaire n'est plus du tout rentable face aux ENR, le KWH solaire est beaucoup moins cher maintenant. Le nucléaire est dangereux (risques considérables et durée infinie) et polluant (pas de CO2 mais des déchets de 300 k ans).

Ajouter un commentaire