Liban : de nouvelles régulations bancaires pour faciliter l'obtention de dollars par les importateurs de carburants

  • AFP
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La Banque centrale du Liban a adopté mardi de nouvelles régulations pour faciliter l'obtention de dollars par les importateurs de carburants, de blé, et de médicaments, qui déplorent une pénurie du billet vert, d'après l'agence de presse officielle.

Dans un contexte économique tendu, les propriétaires de stations-service et les producteurs de farine, qui paient leurs fournisseurs en devises étrangères, se sont récemment plaints de la difficulté d'obtenir des dollars et des taux de change plus élevés sur le marché noir.

Selon les médias libanais, les banques et les bureaux de change limitent leurs ventes de dollar par crainte d'une baisse des réserves en devises étrangères. De fait, il est devenu quasi-impossible d'obtenir des dollars aux distributeurs automatiques ou de convertir d'importantes sommes au taux officiel par le biais des banques.

La circulaire publiée mardi par le gouverneur de la Banque du Liban (BDL) Riad Salamé concerne les "lettres de crédit réservées exclusivement aux importateurs de dérivés pétroliers (essence, mazout, gaz), de blé ou de médicaments", selon l'agence nationale d'information (ANI). Le mécanisme permet aux banques d'obtenir auprès de la Banque centrale des dollars américains pour couvrir les besoins des importateurs de ces produits, sous plusieurs conditions.

Pour chaque opération, un "compte spécial" doit être ouvert auprès de la Banque centrale. Sur ce compte, la banque devra déposer une somme en dollars américains représentant 15% du montant total demandé. Mais aussi l'équivalent du montant total demandé en livres libanaises, d'après l'ANI. En contrepartie, la Banque centrale perçoit "une commission de 0,5% sur chaque opération".

M. Salamé avait nié il y a une semaine que le Liban soit confronté à une crise du dollar. Le pays avait imposé il y a deux décennies un taux de change fixe de 1,507 livre libanaise pour un dollar. De fait, il est possible d'utiliser les deux monnaies dans les commerces et les transactions au quotidien. Mais ces dernières années, l'économie libanaise a connu une nette dégradation, avec une croissance d'à peine 0,2% en 2018 selon le Fonds monétaire international (FMI).

Le Parlement a adopté en juillet un budget d'austérité pour 2019 dans l'objectif de réduire le déficit public. Beyrouth s'est aussi engagé en 2018 à entreprendre d'importantes réformes en contrepartie de promesses de prêts et de dons de 11,6 milliards de dollars qui n'ont toujours pas été déboursés. Des centaines de manifestants se sont rassemblés dimanche dans le centre de Beyrouth pour crier leur ras-le-bol et dénoncer une situation économique de plus en plus difficile.

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