Londres va discuter avec EDF de la construction d'une nouvelle centrale nucléaire (Sizewell C)

  • AFP
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Le gouvernement britannique a annoncé lundi qu'il allait entamer des discussions avec le géant énergétique français EDF pour la construction d'une nouvelle centrale nucléaire, Sizewell C, dans le Suffolk sur la côté Est de l'Angleterre.

Les pouvoirs publics n'excluent pas de participer au financement pour permettre à cette centrale de voir le jour, selon un communiqué du ministère des Entreprises qui dévoile plusieurs mesures pour verdir l'économie britannique. Le gouvernement "évalue les possibilités pour permettre d'investir dans au moins une centrale nucléaire" d'ici la fin de cette législature, soit 2024, est-il précisé.

Ce projet à Sizewell, évalué selon la presse britannique à 20 milliards de livres (21,8 milliards d'euros), pourrait créer des milliers d'emplois grâce à sa construction ainsi que son exploitation. Londres précise que le projet devra être équilibré financièrement et obtenir des feux verts réglementaires, avant qu'une décision finale d'investissement soit prise.

EDF avait annoncé en mai avoir déposé une demande pour construire cette nouvelle centrale, un dossier qui a pris du retard en raison de la pandémie.

D'une puissance totale de 3,2 GW, Sizewell C pourra fournir de l'électricité à 6 millions de foyers et sa construction devrait créer 25 000 emplois, estimait alors le groupe français. Sur le site de Sizewell, deux centrales nucléaires ont déjà été construites : Sizewell A, ouverte dans les années 1960 et fermée en 2006, et Sizewell B, ouverte en 1995 et encore en activité.

La centrale est conçue comme une quasi-réplique de celle de Hinkley Point C située dans le Somerset (Sud-Ouest de l'Angleterre) et devrait être développée comme cette dernière par EDF aux côtés du groupe chinois CGN. Cela devrait permettre, selon EDF, de réduire les risques et les coûts pour cette nouvelle centrale.

Le gouvernement dans son communiqué n'évoque pas CGN, qui devrait être partenaire minoritaire dans le projet aux côtés d'EDF, alors même que les relations économiques entre Londres et Pékin sont tendues depuis la décision d'exclure Huawei du réseau 5G dans le pays.

Hinkley Point C, validée par le gouvernement britannique en 2016 et est la seule centrale nucléaire en cours de construction dans le pays. Le nucléaire fournit environ 20% de l'électricité dans le pays et les pouvoirs publics veulent maintenir cette part afin d'atteindre la neutralité carbone en 2050, ce qui nécessite de nouveaux projets pour prendre le relais des centrales nucléaires britanniques qui ont fermé ou sont sur le point d'arriver en fin de vie.

Commentaires

Serge Rochain

Une nouvelle catastrophe économique en vue ?

samuel GIBON

Un nouvel EPR comme les 2 à Hinkley Point. Les britanniques ne veulent pas de l'UE, ni de la COmmission mais par contre le nucléaire européen, why not. Les Britanniques sont un peu strange ? Oui l'Angleterre veut bien de l'EPR qui coute extremement cher mais pas payer pour l'UE et la commission. L'appel du grand large ou une strategie toute britannique ?
L'avenir le dira mais on a essayé de faire une porte avions avec les britanniques et vu qu'ils en ont dejà deux pas beaucoup d'intérêt donc oui l'angleterre c'est plus que bizarre depuis 20 ans !!! Vive l'EPR de Flamanville qu'il demarre bien en 2023 et vive les SMR. Pas tout pour la chine et les usa merci !!!

Zamur

Je pense que EDF devrait d'abord déterminer la rentabilité du contrat de construction en cours, prenant en compte les pénalités imposées par ce client difficile.

aramits

Sage décision, on voit l'intelligence britannique à l'œuvre. Brexit, du nucléaire avec les Chinois. De l'autre côté de la manche, on voit l'inintelligence française. Nation taxière à outrance, fermeture du nucléaire et implantation avec l'argent des autres des trucs qui tournent avec du matériel chinois pour pas faire du courant quand on en a besoin.

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