Emmanuel Macron annonce l'objectif de doter la France d'une cinquantaine de parcs éoliens en mer pour 2050

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Emmanuel Macron a annoncé jeudi l'objectif de doter la France d'une cinquantaine de parcs éoliens en mer pour "viser 40 gigawatts en service en 2050", un seuil très ambitieux, et de multiplier par deux la capacité de l'éolien terrestre, une augmentation plus lente que prévu.

Afin de doubler la production issue des énergies renouvelables électriques d'ici 2030, le chef de l'Etat a également appelé, depuis une usine de turbines nucléaires à Belfort, à multiplier "par près de 10 la puissance installée" de l'énergie solaire "pour dépasser 100 gigawatt".

"Il nous faut développer massivement les énergies renouvelables", a-t-il affirmé, "tout simplement parce que c'est le seul moyen de répondre à nos besoins immédiats en électricité là où il faut 15 ans pour construire un réacteur nucléaire".

Le président sortant entend donc doubler la production issue des énergies renouvelables électriques d'ici 2030, et de "l'augmenter encore davantage d'ici 2050".

Il faut "avoir l'honnêteté de reconnaître que nous avons pris du retard", a ajouté le quasi-candidat à la présidentielle.

Il a notamment mis en cause la multiplication "des couches réglementaires" qui ont "retardé les projets", évoquant "cinq ans de procédures" pour faire naître un parc solaire, et a dit vouloir lever "toutes les barrières réglementaires à partir du moment où les projets seront acceptés localement".

"Un effort particulier" sera consacré au solaire "parce qu'il est moins cher et s'intègre plus facilement dans le paysage", a-t-il détaillé, "en veillant à un juste équilibre entre les installations en toiture et celles aux sols".

Autre priorité, l'éolien en mer, très en retard en France puisque le premier parc doit prochainement entrer en service au large de Saint-Nazaire. L'objectif très ambitieux est de "viser de l'ordre de 40 gigawatt en service en 2050, soit une cinquantaine de parcs éoliens en mer", a annoncé Emmanuel Macron.

"Nous réussirons en associant largement tous les acteurs de la mer, en particulier les pêcheurs", a-t-il précisé, en estimant que "la lutte pour le climat ne devait jamais se faire au détriment de la préservation de la biodiversité et notamment des écosystèmes marins et de la ressource halieutique".

Il a dit également "comprendre les réticences" liées aux éoliennes terrestres car "personne ne souhaite voir nos paysages remarquables ou nos sites classés abîmés par des grandes pales blanches".

Pour cela, il faut être "raisonnable dans les objectifs" et "étaler dans le temps" le plan initialement fixé à horizon 2030, à savoir le doublement de la puissance installée des éoliennes terrestres.

Emmanuel Macron a également cité la nécessité de continuer à investir dans les barrages hydroélectriques et les énergies renouvelables thermiques, comme la biomasse et le biogaz. Le plan France 2030 "consacrera un milliard d'euros à l'innovation sur les énergies renouvelables", a-t-il indiqué.

Commentaires

Serge Rochain

Et lorsqu'on aura fait l'effort sur le renouvelable, celui que l'on aurait déjà du faire il y a 10 ans, on s'appercevra alors qu'il n'était pas nécessaire de s'engager sur cette gabegie de nucléaire qu'il promet par ailleurs.

APO

Je suis pro-renouvelable, et pas anti-nucléaire (Est ce normal au pays de Pierre et Marie Curie, je dirais oui...). Il est à noter que les renouvelables n'ont pas brillé en France depuis 3 mois !!! D'autre part, vue les quantités de gaz consommées en France et à remplacer au plus vite, pour 2 aspects : sécurité d'approvisionnement et réchauffement climatique, je me demande toujours comment résoudre ce problème !?
Par ailleurs, quasi tous nos panneaux solaires viennent de Chine, Quid du jour où l'empire du milieu fera la fine bouche sur les exports pour des raisons variées et pleines de sous-entendus: du genre arrêter de me gratter sur les Droits Humains sinon pas de PV, ou bien encore arrêter de me fatiguer avec mes émissions car je les fais pour vous, tiens et si j'arrêtais !!!? Comment refaire un système PV industriel (de la mine à la réalisation finale) en Europe avec des déploiements prévus colossaux en quelques années !?
Le nucléaire et son coté concentré et faiblement utilisateur de ressources au kW.H produit et même distribué (sans compter les avantages de stabilisation réseau de gros alternateurs) parait nécessaire... ("Avec le PV, Le 15 juin tout va bien, le 15 janvier c'est pas gagné...". Peut-on se passer d'électricité le 15 Juin, je dirais oui, ça peut même être ludique, le 15 janvier, j'aurais du mal et je ne serais pas seul...).
Enfin, l'Hydrogène annoncé servira plus dans l'industrie (Acier et Engrais notamment) au démarrage que dans tous les domaines de nos vies. Et Quid de la réalité de son développement annoncé (15 ans ou 60 ans, j'opterais plus pour 60 pour un développement à l'échelle complet avec certes une montée en puissance dans le temps, mais ne rêvons pas sur quelquechose de peu connu ie le développement industriel massif de l'hydrogène et son déploiement).

P.S.: Avec la fermeture du nucléaire allemand, nous pourrons récupérer bien des compétences d'outre rhin (humaines et d'entreprises) pour nous aider dans le programme à venir... On peut même voir cela en positif...

Serge Rochain

@APO
Pour briller il faut d’abord exister car ce qui n’existe pas ne saurait briller. De plus il arrive au peu d’exister de briller par éclat….fournir comme une douzaine de réacteurs nucléaires. C’est lorsque le vent souffle dans un tout petit coin de France du Nord Est qui ne représente que 16% de la surface du territoire mais concentre 61% des éoliennes du pays. Un simple calcul montre que si le reste du pays était équipé de la même façon, à vent égal sur la totalité du territoire, produirait l’équivalent de 12*0,61 /16*100 = 46 réacteurs nucléaires, soit plus que le parc actuel en état de fonctionnement. Le peu brillant résultat est donc à temporiser à la hauteur des investissements non réalisés.
Plutôt que pleurer que les panneaux viennent de Chine il vaudrait sans doute mieux de se retrousser les manches pour les produire localement sachant que 95% de la masse d’un panneau c’est du sable sous la forme de verre et de silicium raffiné, et les 5% restant de l’aluminium et du cuivre. Rien qui ne fasse défaut ici et exclusivement présent en Chine. Si les panneaux viennent de chine c’est pour les mêmes raisons que celles qui font que votre stylo, votre PV, votre brosse à dents, et vous chaussettes viennent de Chine… c’est moins cher, transport compris. Je ne manquerai pas de vous rappeler que 100% de l’uranium que l’on enfourne dans les réacteurs nucléaires sont importés de l’étranger, et pas des pays les plus stables et il est plus à craindre du Kazakhstan que de la Chine pour nous faire chanter. Quant à vos soi-disant avantages techniques des 56 gros alternateurs des 56 réacteurs nucléaires, si tant est que ce soit indispensable dans la stabilisation du réseau ce qui n’est pas le cas comme le prouvent des pays comme le Danemark, l’Islande et quelques autres, la masse cumulée de ces alternateurs ne pèsent rien en matière de stabilité inertielle comparée à celle des millions de moteurs synchrones en permanence en rotation dans le pays. Par ailleurs, la stabilité des bases de temps électroniques des onduleurs qui reconstruisent les sinusoïdes issues du courant continu des lignes de transport de grandes puissance interconnectant les états insulaires aux continents n’ont rien à envier aux masselottes mécaniques. Encore un argument du lobby nucléaire à faire avaler aux gogos qui ne sont pas au fait des phénomènes électriques. Quant à votre méconnaissance des capacités du solaire elle est à la hauteur de ce qu’il est capable de produire même en hiver. Sachez par exemple que si le seul bâti orienté Sud du pays était couvert de PPV il produirait le double de ce que produit la parc nucléaire actuel (Lecture recommandée : Le regard des hommes sur le Soleil paru chez ISTE éditions). Quant à l’hydrogène il ne sera produit économiquement qu’avec les surplus de l’éolien précisément lorsque des excédents seront disponibles et non à partir d’une électricité excessivement couteuse issue des réacteurs nucléaires.
Quant à récupérer les compétences de techniciens allemands rendues, selon votre hypothèse, disponibles, n’y comptez pas trop, ils ont été immédiatement récupérés pour l’industrie d’avenir de l’énergie avec les renouvelables.

APO

@Serge Rochain,

Je préfère parfois (pour ne pas dire souvent) les idées aux personnalités ! Et je dois admettre que je ne suis un spécialiste de rien, juste ingénieur de formation, par contre je me pose plein de questions. Je n'ai nulle envie de briller à titre personnel.
J'ai beaucoup aimé le principe de la Convention Citoyenne et les idées qui en sont sorties pas ce qui en a été retenu au final par Macron & Co... L'idée d'une Convention permanente serait de mon avis une bonne chose pour mieux avancer (sans personnalité clivante et permanente).
Ces personnes ont existé sans mettre en avant leur noms, juste leurs idées après/venant d'une formation large aux enjeux de notre temps...

Je ne jugerais pas si vous avez un désir de "Vaine Gloire" et je m'en moque. Je reste juste avec mes questions auxquelles je souhaiterais des réponses et des points de vue éclairants (une facette au moins, dur d'éclairer pour faire tout "briller" d'un coup).

APO

Une remarque sur votre commentaire : "C’est lorsque le vent souffle dans un tout petit coin de France du Nord Est qui ne représente que 16% de la surface du territoire mais concentre 61% des éoliennes du pays. Un simple calcul montre que si le reste du pays était équipé de la même façon, à vent égal sur la totalité du territoire, produirait l’équivalent de 12*0,61 /16*100 = 46 réacteurs nucléaires, soit plus que le parc actuel en état de fonctionnement."
1 - Votre règle de 3 (un peu à la Jancovici) est valable en moyenne, je suis d'accord. A propos de Jancovici dont j'apprécie certains argumentaires et certaines de ses actions de mobilisation, je trouve assez souvent trop simpliste les règles de 3 qu'il met en avant. Certes cela donne des ordres de grandeur mais pas toujours valable en finalité. Un résultat fiable et concluent vient de modèles aboutis et bien mesurés/évalués. RTE a fait le "Job" et a pris le temps de le faire.
2 - Ainsi votre résultat moyen est ABSOLUMENT NON VALABLE sur un pas de temps se 15 minutes et donc pour équilibrer le réseau électrique français (et Européen continental ouest car nous sommes interconnectés).
Pour aimer faire de la voile et en avoir fait pas mal, l'incidence du vent sur la vitesse vers l'objectif à atteindre est crucial et parfois on doit savoir changer d'objectif, la faute aux vents... Il arrive de rester "planter" ou "scotcher" sur place dan une pétole molle, voir de se faire promener par les courants marins... Je crois assez fort en l'éolien pour l'avenir mais dans certaines limites et votre règle de 3 est (de mon point de vue) très très limitée... Je dirais même que c'est un argument utopique (pour ne pas dire irresponsable ou fallacieux), c'est certes joli à penser et cela peut faire promener les imaginations de beaucoup de monde...
Quand on fait des déplacements assez long en voilier, l'usage du moteur (quand on en a un) peut être nécessaire surtout en zone cotière et en zone de navigation dense, sinon il faut bien savoir louvoyer et changer de cap et de parcours quand cela est nécessaire... On apprend ainsi parfois les limites imposées par "Dame Nature" et "Dieu Eole" mais aussi ses capacités fort intéressantes et aucune navigation ne ressemble tant les conditions changent.
3 - Auriez-vous fait de la voile et/ou des activités du genre ? Si non, essayez d'en faire. Vous verrez il est rare d'avoir des conditions identiques entre 2 journées différentes... Les bonnes conditions ne tombent pas toujours durant les vacances et/ou sur le parcours espéré/prévu!

Pour conclure je resterais toujours un grand Fan du Dieu Eole, je suis très heureux de voir pas mal de projets de Marine à voile pour le transport de marchandise qui décollent en Bretagne, car je pense que cela a de l'avenir pour de multiples raisons.
Mais pour avoir pratiqué la voile, il faut rester méfiant des variations d'Eole pas toujours prévues et prévisibles très l'avance, c'est parfois trop et souvent pas assez et quand le temps est compté cela pose parfois soucis... Un réseau électrique devra toujours rester à l'équilibre en temps réel et en permanence, mais pas en moyenne !

APO

A votre commentaire : "Je ne manquerai pas de vous rappeler que 100% de l’uranium que l’on enfourne dans les réacteurs nucléaires sont importés de l’étranger, et pas des pays les plus stables et il est plus à craindre du Kazakhstan que de la Chine pour nous faire chanter."
J'ai un peu répondu plus avant.
Vu les intérêts français au Kazakhstan, je vois personnellement beaucoup moins de risques des Kazakhs de nous faire chanter sur quoi que ce soit que de la part des Chinois. Les Kazakhs voudraient exister sans Moscou et/ou Pékin sur leur dos... Total et Alstom (pour ne citer qu'eux) sont des acteurs (non nucléaires) partenaires dans divers développements kazakhs.
Coté Chinois je pense que le jour où ils se seront décidés à bouffer Taiwan - Cela sera peut-être un peu à la façon russe v/s Ukraine: "fermez vos gueules où je vous fais exploser l'inflation dans vos pays (grace à mon impact sur le prix du pétrole et du gaz) et pour les autres vous allez vous les geler et avoir pas mal de chomage du fait du manque de gaz pour vos foyers et industries.." --> Remplacer "pétrole et gaz" par "PV et autres bidules devenus essentiels" (dont les terres rares raffinées) et voir le résultat de l'impact de la Chine...
Désolé de dire cela crument mais le Kazakhstan pourrait disparaitre de nos échanges commerciaux que le train de vie du Français moyen ne changerait presque pas dans l'immédiat ni même à terme... Sans la Chine ou la Russie, quasi tous les Français seraient impactés assez (voir très) sévèrement.

APO

Autre commentaire à votre commentaire très ouvert d'esprit :
Vous dites : "Plutôt que pleurer que les panneaux viennent de Chine il vaudrait sans doute mieux de se retrousser les manches pour les produire localement sachant que 95% de la masse d’un panneau c’est du sable sous la forme de verre et de silicium raffiné, et les 5% restant de l’aluminium et du cuivre."
1 - Je ne pleure pas, je constate.
La France a essayé il y a 40 ans de développer une filière PV qui n'a pas marché.
Diverses initiatives ont été faites depuis et "Le Marché" (les développeurs de projet PV) de ces dernières années a préféré se fournir au moins cher ! Les prix du PV il y a 15 ans étaient très bons et pas forcément mauvais par la suite. Pourquoi "Le Marché" a choisi ses fournisseurs ainsi !?
Qu'en pensez-vous ?

2 Le développement du PV a un rythme très important avec du PV importé a été jusqu'à commencer à avoir un impact sur la balance commerciale française, donc à nous rapprocher de la faillite avec des prix garantis qui ont couté cher à tous les consommateurs d'électricité et à l'état.
Fallait-il en faire plus ? Peut-être...
Pourquoi n'a t'on vu que le développement d'installateur et pas un développement de filière industrielle !? Pourquoi pas de coopérative industrielle !?
Au final, juste des développeurs/installateurs/financeurs sont restés. Et on a pu assisté à la faillite de quelques petits industriels français non soutenus par la filière (elle-même financée et soutenue par l'état...)

3 - Tous les sables ne se valent pas (je connais un peu je suis ingénieur en génie civil de formation. Le sable est une appellation générique pour une certaine granulométrie d'agrégats. La silice peut être donc présente à différents pourcentages dans du sable... Certes nous avons des sables assez purs en France qui nous permettent de faire du verre (Saint-Gobain, plus la Glass valley principalement).
Pourquoi Saint-Gobain (plus vieille entreprise française) n'est pas devenu un leader dans le domaine !?
Le silicium raffiné requiert-il un process couteux et énergivore d'autant que la ressource initiale n'est pas suffisamment pure pour cet usage !? Je ne suis pas compétent pour répondre. Si vous pouviez me donner des sources, je serais très heureux.

Certes il faudrait "se retrousser les manches", avant de se faire détrousser et d'avoir à faire la manche pour avoir de l'énergie...
Encore une fois, je ne fais que me questionner sur la stratégie de la Chine qui n'a pas le même "temps" politique que nous, ni même les mêmes objectifs. Ils sont partis de quasi rien il y a 40 ans et veulent devenir numéro 1 sur quasi tous les sujets. Sans moyen de pression divers et variés sur les autres pays, ils ne pourront pas y arriver. Vendre à perte et/ou à prix coutant des objets de consommation qui pourraient devenir des objets essentiels est pour moi un moyen.
Combien de temps pour mettre sur pied une filière de 8 GW annuel de production de panneaux PV et ce sur toute la filière !? (15 ans !?, 25 ans!?, quasi non réalisable !?). J'aurais aimé avoir votre avis.
Personnellement, je vois assez mal la France y arriver en 15 ans (sans parler de l'électronique de puissance associé si on fait du PV sur tous les toits...).

La différence de l'Uranium est que les pays pouvant approvisionner le notre sont potentiellement variés (Kazakhstan, Australie, Canada, Namibie/Afrique du Sud, Niger, Gabon). Que les stocks actuels de combustible sont de quasi 3 ans d'avance (hors Mox), on peut donc se retourner et voir pour agrandir des mines si besoin là où ça va bien... Enfin les gisements français ne sont pas secs, mais arrêtés du fait de prix moins élevés à l'importation (comme pour le PV) et on peut en faire encore un peu localement...

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