Nouveau report des sanctions américaines contre la compagnie pétrolière serbe NIS, contrôlée par Gazprom

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Washington a accordé un nouveau report, de 30 jours, des sanctions contre la société pétrolière et gazière serbe NIS, visée par le gouvernement américain car elle est contrôlée par le géant russe Gazprom, a annoncé mercredi le ministère serbe de l'Energie.

Il s'agit du sixième sursis octroyé par le Trésor américain à NIS (Industrie pétrolière serbe) depuis l'annonce des sanctions en janvier par l'administration du président démocrate Joe Biden, peu avant l'arrivée au pouvoir de Donald Trump.

NIS s'était alors retrouvée parmi de nombreuses sociétés visées par un large éventail de sanctions américaines contre le secteur énergétique russe.

La ministre serbe de l'Energie, Dubravka Djedovic Handanovic, a souligné que la Serbie avait "réussi à préserver sa stabilité énergétique" grâce à ces reports des sanctions.

"Malgré la complexité des circonstances (...) il a été assuré que la raffinerie dispose de suffisamment de pétrole brut pour continuer à fonctionner. Nous remercions l'administration américaine pour sa compréhension", a déclaré la ministre dans un communiqué.

Le nouveau sursis est valable jusqu'au 26 septembre.

Le gouvernement serbe poursuivra un "dialogue actif" avec "les parties américaine et russe", mais Belgrade espère surtout un accord entre Washington et Moscou sur le "paquet complet des sanctions contre les compagnies russes", afin que NIS soit "supprimé de la liste des sanctions", a expliqué la ministre.

Acteur principal sur le marché serbe du pétrole et du gaz, NIS gère la seule raffinerie dans le pays, à Pancevo, près de Belgrade, qui approvisionne environ 80% du marché serbe.

NIS est détenue à environ 45% par Gazprom Neft, par sa société mère Gazprom à environ 11%, et par le gouvernement serbe à près de 30%. Les actions restantes appartiennent à des actionnaires minoritaires.

La compagnie emploie environ 13.500 personnes et gère plus de 400 stations-services, la plupart en Serbie et environ 80 en Bosnie, en Bulgarie et en Roumanie.

Son chiffre d'affaires était d'environ 3,3 milliards d'euros en 2024, mais la compagnie a fini l'année avec une perte nette de 153 millions d'euros, selon les chiffres qu'elle a publiés.

Selon les médias, le report des sanctions serait dû au soutien de de la Hongrie, où la Serbie stocke une partie de ses réserves de gaz naturel et à l'intervention de la Croatie, car la raffinerie de Pancevo importe le pétrole par un oléoduc géré par la compagnie publique croate Janaf, dont NIS est le principal client.

Dans le même temps, la Serbie dépend très majoritairement des livraisons de gaz russe.

Après l'expiration en mai d'un contrat pluriannuel sur les livraisons du gaz, Belgrade et Moscou devraient signer en septembre un nouveau contrat sur trois ans, a récemment déclaré le directeur de la compagnie gazière publique serbe Srbijagas, Dusan Bajatovic.

Ce contrat devrait permettre à la Serbie d'importer jusqu'à 2,5 milliards de m3 de gaz russe par an.

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