- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le gouvernement a annoncé jeudi le lancement de quatre groupes de travail qui plancheront sur le projet express et controversé de transfert de l'IRSN, vigie et expert du risque radiologique en France, à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), en pleine relance de l'atome en France.
Le ministère de la Transition énergétique a confirmé par ailleurs qu'un amendement sera proposé dans les prochains jours dans le cadre de l'examen à l'Assemblée nationale du projet de loi d'accélération administrative du nucléaire, qui doit être soumis au vote des députés entre le 13 au 15 mars.
Il a annoncé le lancement de quatre groupes de travail qui porteront sur le transfert des missions de l'IRSN à l'ASN; les conditions de travail des personnels et l'attractivité des métiers; les évolutions règlementaires à prévoir; les sujets budgétaires et financiers.
Ces chantiers seront menés pendant trois mois par les dirigeants de l'ASN et l'IRSN en concertation avec les personnels, les parlementaires, l'Anccli (la fédération des Commissions locales d'information, installées autour de chaque centrale en France), a détaillé le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher.
Le gouvernement a annoncé le 8 février son intention de supprimer l'IRSN en indiquant qu'il s'agissait de "fluidifier les processus d'examen".
Selon le ministère, cette réforme doit "consacrer l'indépendance et la transparence du système de sûreté nucléaire français", "renforcer les compétences et la puissance d'action de l'ASN", gendarme du nucléaire, et "accroître l'attractivité des métiers de la sûreté nucléaire".
Sa mise en oeuvre prendra au moins un an, a estimé le cabinet. Les syndicats opposés à la réforme accusent le gouvernement de vouloir "supprimer en 40 jours un organisme qui a mis 40 ans être construit".
La réforme est vivement contestée par les syndicats qui craignent de voir diminuer l'indépendance de ces experts de l'atome, et la transparence de leurs avis indépendant, au moment où l'État veut lancer un nouveau programme nucléaire et prolonger ses centrales vieillissantes.
Après une première grève - fait rarissime - le 20 février, l'intersyndicale de l'IRSN a annoncé un nouveau préavis pour le 28 février.