Pologne: le groupe minier PGG entame des négociations sur sa restructuration

  • AFP
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Un des plus grands groupes européens du secteur du charbon, le polonais PGG, contrôlé par l'Etat, a accepté mardi d'entamer des discussions avec les syndicats et des experts à propos de son plan de restructuration, élaboré suite à la baisse des prix et de la demande provoquées par la crise du Covid-19.

Cédant à la pression des puissants syndicats miniers, PGG a fait marche arrière quant au plan qui, selon la presse, prévoyait de fermer plusieurs mines, de supprimer jusqu'à 8.000 postes, et de réduire les salaires.

Le chef du syndicat Solidarité pour le bassin houiller de Silésie, Dominik Kolorz, avait qualifié le plan de restructuration de PGG de "folie", ajoutant que les changements devraient s'étaler sur au moins quatre décennies.

Des responsables du gouvernement et de PGG ont entamé mardi des rencontres avec les syndicats de mineurs à Katowice, dans le sud de la Pologne.

Le plan originel "n'a pas officiellement été présenté car il était clair qu'il n'était pas accepté" par les syndicats, a expliqué Karol Manys, porte-parole du ministère chargé des biens de l'Etat, à un média local.

La question de l'emploi dans le secteur du charbon est particulièrement sensible en Pologne, où les mineurs constituent toujours un corps important d'électeurs.

Le ministre de l'administration des biens de l'Etat, Jacek Sasin a proposé la création d'un "groupe de travail constitué de représentants des syndicats, des dirigeants du groupe et d'experts" afin d'examiner le plan de restructuration de PGG et de rechercher "une solution acceptable pour les syndicats", a ajouté M. Manys.

PGG a enregistré plus de 400 millions de zlotys (107 millions d'euros) de pertes en 2019, selon le groupe.

Selon les médias polonais, le groupe a perdu quelque 2,7 milliards de zlotys de revenus depuis que la pandémie a freiné la demande et provoqué la baisse des prix du charbon.

"Nous rencontrons un déclin de la demande de charbon difficile et très fort, ce qui signifie une baisse des revenus, et d'autre part, nous devons rechercher des financements pour continuer à fonctionner", a reconnu le chef exécutif de PGG, Tomasz Rogala, devant les journalistes, à l'ouverture des pourparlers avec les syndicats.

PGG emploie quelque 41.000 personnes, et souhaite "conserver autant d'emplois que possible", a assuré M. Rogala.

Les mineurs et leurs familles représentent une proportion élevée parmi les personnes testées positives au Covid-19 en Pologne.

La Pologne compte parmi les membres de l'UE qui dépendent le plus du charbon, qui couvre environ 80% de ses besoins en énergie.

Varsovie a rejeté l'objectif fixé par l'UE de parvenir en 2050 à la neutralité carbone, insistant sur le fait qu'il lui fallait davantage de temps pour passer à l'énergie verte.

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