- Connaissance des Énergies avec AFP
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Un des plus grands groupes européens du secteur du charbon, le polonais PGG, contrôlé par l'Etat, a annoncé mardi des restructurations, suite à la baisse des prix et de la demande provoquées par la crise du Covid-19.
Selon les médias polonais, le PGG est sur le point de fermer au moins deux mines, employant près de 8.000 personnes, et de réduire les salaires. Les responsables de l'entreprise ont entamé mardi des rencontres avec des syndicats à Katowice, dans le sud de la Pologne.
La Pologne compte parmi les membres de l'UE qui dépendent le plus du charbon, qui couvre environ 80% de ses besoins en énergie.
Varsovie a rejeté l'objectif 2050 fixé par l'UE pour la neutralité carbone, insistant sur le fait qu'il lui fallait davantage de temps pour passer à l'énergie verte.
Le PGG a enregistré plus de 400 millions de zlotys (107 millions d'euros) de pertes en 2019, selon le groupe.
Selon les médias polonais, le groupe a perdu quelque 2,7 milliards de zlotys de revenus depuis que la pandémie a freiné la demande et causé la baisse des prix du charbon.
"D'une part, nous connaissons une baisse difficile et très forte de la demande de charbon, ce qui signifie une baisse des revenus, et d'autre part, nous devons rechercher des financements pour continuer à fonctionner", a reconnu le chef de PGG, Tomasz Rogala, devant les journalistes, peu avant l'ouverture des pourparlers avec les syndicats.
Le PGG emploie quelque 41.000 personnes, et souhaite "conserver autant d'emplois que possible", a souligné M. Rogala.
Le dirigeant du syndicat Solidarité des mineurs, Dominik Kolorz, a qualifié de "folie" le plan de restructuration de PGG.
Les mineurs et leurs familles représentent une proportion élevée parmi les personnes testées positives au Covid-19 en Pologne.
La question de l'emploi dans le secteur du charbon est particulièrement sensible en Pologne, où les mineurs constituent toujours un corps important d'électeurs.