- Connaissance des Énergies avec AFP
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Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a opposé mardi aux critiques à l'égard du pétrolier TotalEnergies, accusé de ne pas se retirer de Russie malgré l'invasion de l'Ukraine, le fait qu'il appliquait les sanctions et avait même "devancé" celles gelant les nouveaux investissements.
"Ce qui m'importe, c'est que les entreprises françaises appliquent les sanctions qui ont été décidées", pour atteindre l'"objectif" de "renchérir le coût de la guerre" pour le président russe Vladimir Poutine, a souligné M. Attal sur France 2.
Il a ainsi relevé que le "quatrième paquet" de sanctions adopté lundi par l'Union européenne "prévoit que les entreprises n'aient pas de nouveaux investissements en Russie", et qu'à cet égard, "Total avait devancé ces nouvelles sanctions en l'annonçant" déjà ces derniers jours en ce qui le concernait.
Quant au désengagement de Russie d'entreprises britanniques, telles que Shell et BP, souvent présenté en exemple, "il me semble qu'un certain nombre d'entre elles étaient déjà depuis plusieurs années sur la voie d'un désengagement en Russie", a relevé M. Attal.
Le ministre de l'Économie Bruno Le Maire avait estimé le 1er mars qu'il y avait désormais un "problème de principe à travailler" avec toute personnalité proche du pouvoir russe, et le même jour, TotalEnergies avait annoncé qu'il n'apporterait "plus de capital à de nouveaux projets en Russie", sans pour autant se retirer des projets dans lesquels il était déjà investi.
L'ex-LR Éric Woerth, désormais soutien d'Emmanuel Macron pour la présidentielle, a dit mardi sur Public Sénat "pouvoir comprendre qu'on ne coupe pas immédiatement des relations. Cela dit, il faut de la clarification. Et il faut que les sanctions soient importantes".
TotalEnergies est la cible de vives critiques d'ONG et du candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot, qui le considère comme "complice" de "crimes de guerre", et réclame qu'Emmanuel Macron "impose" au groupe son "retrait" de Russie.
À l'inverse, le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon estime que les sanctions économiques aboutiront à ce que "les Russes produiront eux-mêmes les biens qu'on ne (leur) vendra plus" et qu'"ils deviendront autonomes". "Dès lors, que Total se retire de la Russie, je ne suis pas d'accord !", a-t-il souligné dans un entretien au Journal du dimanche, appelant plutôt à "frapper le pouvoir russe à la tête, et donc cibler les biens des oligarques".
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