- Connaissance des Énergies avec AFP
- parue le

L'ensemble des organisations syndicales de la branche de l'énergie ont refusé la proposition d'augmentation générale formulée par les employeurs lors des négociations annuelles sur les salaires, nettement en deçà du niveau attendu de l'inflation pour 2026, a-t-on appris vendredi de sources syndicales.
« La négociation est close »
Lors de la seconde et dernière réunion de négociations qui s'est tenue jeudi, "les employeurs ont mis sur la table 0,5% d'augmentation générale", alors que l'inflation prévue dans le projet de budget de l'État pour 2026 est de 1,3%, a indiqué à l'AFP Laurent Koessler, chargé du dialogue social à la CFE-Energies, deuxième organisation du secteur, qui compte un peu moins de 140 000 salariés.
"La négociation est close et on est sur un constat d'échec", a-t-il ajouté, précisant que "les organisations syndicales ne seront pas signataires". En l'absence de signature, les employeurs décident seuls de l'augmentation finalement mise en œuvre.
Dans un tract, la CGT, première organisation, a qualifié cette proposition de "mépris" de la direction, déplorant une "perte de pouvoir d'achat" pour les électriciens et gaziers. Dans le secteur de l'énergie, la branche négocie une augmentation générale du salaire national de base, avant des négociations dans chaque entreprise des mesures d'augmentation individuelles.
Baisse du pouvoir d'achat
Selon une source patronale, en complément de l'augmentation générale, le collège des employeurs a recommandé "un plancher d'augmentation individuelle de 0,9%", auquel s'ajoute une progression à l'ancienneté de 0,6% en moyenne.
"Il faut qu'à un moment donné, la grille puisse accompagner les évolutions liées à l'inflation et ce n'est pas du tout le positionnement des employeurs, ce qui fait que chaque année, on creuse un petit peu le tassement de la grille, la baisse de pouvoir d'achat", a déclaré Dominique Santoni, déléguée fédérale des industries électriques et gazières à la CFDT.
Car, au-delà des négociations salariales annuelles, un chantier au long cours de refonte de la grille des rémunérations est engagé, pour laquelle les négociations doivent reprendre le 18 novembre prochain.
Ce chantier, qui engage le secteur à long terme, doit notamment permettre de faire passer les premiers niveaux de salaires au-dessus du Smic, de déplafonner la grille et de rajouter des échelons d'ancienneté supplémentaires, alors que la dernière réforme des retraites a, de fait, rallongé les carrières.
Le patronat, de son côté, souhaite plus de souplesse pour les augmentations de salaires individuelles.