- Connaissance des Énergies avec AFP
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Les syndicats de Schneider Electric ont majoritairement rejeté le projet d'accord sur l'emploi et la compétitivité négocié depuis un an avec la direction, ont-ils annoncé vendredi à l'AFP, en dénonçant un texte "gagnant-perdant".
Les trois premiers syndicats (FO, CFDT, CGT), rassemblant plus de 65% des voix, ont fait part de leur refus de signer. "Schneider Electric regrette que les négociations engagées avec les partenaires sociaux n'aient pas abouti", a réagi auprès de l'AFP un porte-parole du groupe, pointant des "conditions de maturité pour y arriver sans doute pas toutes réunies sur l'ensemble du territoire".
Les syndicats ont noté de leur côté des engagements trop faibles au regard des efforts demandés aux salariés (perte de RTT, augmentation du temps de travail). "Il manque de véritables engagements pour les salariés dans une conjoncture plutôt favorable en France", a résumé Emmanuel Da Cruz (FO). La direction n'a pas voulu livrer "une vue détaillée, site par site, activité par activité, sur trois ans", des effectifs, des volumes de production et des investissements estimés, a ajouté Yvon Mory (CFDT).
La CGT a rejeté "l'argument selon lequel les salariés devraient consentir à des efforts, à encore plus d'efforts", alors que "les prévisions de croissance de Schneider Electric sont bonnes". La CFE-CGC a regretté récemment un "projet d'accord gagnant/perdant", critiquant notamment des "modalités de compensation pour les heures ou jours travaillés supplémentaires (...) pas acceptables".
Même avec l'accord, le géant des équipements et solutions électriques prévoyait de poursuivre la baisse des effectifs, ont également relevé les syndicats. FO redoute même "plusieurs fermetures de sites industriels" prochainement, notamment dans le sud de la France.
Le plan de départs volontaires pour seniors, présenté l'été dernier aux syndicats, a été abandonné en cours de négociation au profit d'un "congé mobilité" prévoyant au maximum "600 départs", selon le même syndicat. FO et CFDT ont vivement regretté "l'échec des négociations", débutées par des réunions bilatérales en février 2017. La direction proposait notamment de "baisser de 10 points le taux d'intérim dans l'ensemble des sites", "un engagement fort", a rappelé M. Da Cruz.
"Les enjeux pour Schneider en France qui ont été soulevés tout au long des négociations demeurent", a souligné le porte-parole du groupe, en citant "la compétitivité industrielle, le renouvellement des générations et la transmission des savoirs, la formation à la transformation digitale des métiers du groupe".