Sénégal : un premier grand parc éolien sera connecté au réseau en décembre

  • AFP
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Le Sénégal recevra sous peu ses premiers mégawattheures produits grâce au vent de manière industrielle, faisant un pas vers l'objectif de fournir de l'électricité à tous et de diversifier son mix au profit des énergies renouvelables, ont indiqué les promoteurs du projet.

Le parc éolien de Taïba Ndiaye (ouest), premier projet d'énergie éolienne à l'échelle industrielle au Sénégal, sera connecté au réseau dans la deuxième semaine de décembre, ont indiqué sur place les responsables de l'entreprise britannique Lekela, qui conduit le chantier. Les 16 éoliennes connectées au réseau de la Senelec, la compagnie nationale, auront une puissance de 50 mégawatts dans une première phase, a dit à des journalistes le directeur général de Lekela Senegal, Massaer Cissé.

À terme, en 2020, le parc sera constitué de 46 turbines (de 158 MW de puissance cumulée) s'élevant jusqu'à 180 mètres de haut, l'équivalent d'un immeuble de 60 étages, dans cette zone rurale proche de l'Atlantique, a-t-il dit. La centrale va "satisfaire un besoin urgent". "Concrètement, on peut servir des millions de personnes", a-t-il ajouté, sur un total de 15 millions de Sénégalais.

Le développement énergétique est un chapitre capital du Plan Sénégal Emergent (PSE) élaboré par le pouvoir et qui vise à transformer l'économie du pays en croissance pour le mettre sur la voie de l'émergence d'ici à 2025. Dans un pays où la pauvreté affecte environ 40% de la population, la part de ceux qui ont accès à l'électricité est chiffrée à plus de 60%, mais avec une forte disparité aux dépens des campagnes. Le pouvoir compte élargir l'accès à une électricité bon marché, augmenter les capacités de production et rééquilibrer le mix, où le pétrole et le charbon importés prédominent lourdement.

Avec son ensoleillement et plus de 500 km de côte, le Sénégal dispose d'un potentiel d'énergie propre appréciable. La part des énergies renouvelables est estimée à environ 20% grâce au solaire et à la construction récente de plusieurs centrales photovoltaïques.

Un défi majeur auquel est confronté le Sénégal consiste dans l'état de ses installations. Le directeur général de Lekela Senegal se dit "très serein" quant à la capacité d'absorption du réseau: "C'est le premier parc éolien en Afrique de l'Ouest, un réseau qui n'en a jamais eu va forcément avoir des soucis, mais on est en capacité, en partenariat avec la Senelec, de les gérer". Le parc, qui s'étend sur une quarantaine d'hectares, aura coûté 340 millions d'euros.

Lekela a des projets éoliens en opération ou en construction en Afrique du Sud, et d'autres au stade du développement en Egypte et au Ghana. Il revendique une forte implication sociale en faveur des populations locales, comme la création d'emplois et de routes pour les agriculteurs, et en faveur de la biodiversité par le reboisement.

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