Solaire : le groupe suisse Meyer Burger ne voit plus « de chance réaliste » de sauver l'entreprise

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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Cellules photovoltaïques dans l'usine de Thalheim

Usine de cellules photovoltaïques de Thalheim en Allemagne (©Meyer Burger / Maik Kern)

Le groupe suisse Meyer Burger, secoué par la concurrence de panneaux solaires fabriqués en Chine et les incertitudes autour des investissements dans les énergies renouvelables depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, ne voit désormais plus "aucune chance raisonnable" de sauver l'entreprise.

Sursis concordataire provisoire en Suisse

Dans un communiqué publié mercredi, ce fabricant de modules solaires en grande difficulté a expliqué que "les négociations intenses menées depuis de nombreux mois avec différentes parties intéressées pour sauver la technologie solaire du groupe n'ont pas pu être conclues avec succès".

Désormais, son conseil d'administration ne voit "plus aucune chance réaliste de sauver le groupe dans son ensemble", y compris "la maison mère".

En Suisse, le groupe bénéficie pour l'instant d'un sursis concordataire provisoire, la procédure qui permet temporairement d'éviter une faillite.

En Allemagne, il a en revanche lancé des procédures d'insolvabilité, début août pour son usine de cellules solaires de Thalheim, puis début septembre pour son site de Hohenstein-Ernstthal. Aux États-Unis, il avait amorcé les démarches pour se placer sous le chapitre 11 de la loi sur les faillites en juin.

« Un environnement concurrentiel difficile »

À l'exception des équipes chargées de la liquidation, ses quelques 600 employés en Allemagne ont été licenciés et ses 45 employés restants en Suisse ont récemment reçu leur préavis. Ses 300 employés aux États-Unis avaient déjà été licenciés en mai.

Dans le communiqué, Meyer Burger explique avoir été confronté à "un environnement concurrentiel difficile" en raison des importations à très bas prix venant de Chine" ainsi que "des incertitudes considérables concernant la promotion à l'avenir des énergies renouvelables".

Initialement spécialisé dans les équipements de découpe de plaquettes de silicium pour les semi-conducteurs, Meyer Burger s'était diversifié dans les équipements pour l'industrie solaire, puis donné pour ambition de devenir lui-même un fabricant de cellules et modules solaires.

Revers sur revers aux États-Unis

En 2021, il avait ouvert deux usines en Allemagne. Mais entre-temps, Meyer Burger s'est retrouvé submergé par la concurrence de produits beaucoup moins chers venant de Chine. Il avait alors changé de stratégie pour mettre l'accent sur les États-Unis, où la production semblait beaucoup plus rentable avec le grand programme d'investissements de l'administration Biden dans les énergies vertes.

Le groupe y a cependant essuyé revers sur revers. En novembre dernier, il avait perdu son contrat avec son plus gros client américain et son cours, déjà en chute libre, s'était effondré, de nombreux investisseurs craignant dès lors une faillite.

La semaine dernière, l'opérateur de la Bourse suisse a annoncé avoir demandé son retrait de la cote.

Commentaires

GC92
La Chine continue de tuer tous les industriels européens des EnR. Pourquoi ? Que fait l'UE pour les protéger non seulement pour sa souveraineté mais pour les savoirs-faire technologiques actuels et futurs ?
jean-jacques Attia
La Chine tue la concurrence dans beaucoup de domaines, pas seulement les EnR. Que peuvent y faire ceux qui ne jurent que par les "lois du marché" ?

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