Trump affirme qu'il devient "plus difficile" pour lui de vouloir négocier avec l'Iran

  • AFP
  • parue le

Donald Trump a affirmé lundi qu'il devenait "plus difficile" pour lui de vouloir négocier avec l'Iran, accusé d'être le "premier des Etats soutenant le terrorisme", après avoir vivement démenti les affirmations de Téhéran selon lesquelles un réseau d'espions iranien de la CIA avait été démantelé.

Après des semaines d'escalade des tensions, et alors que l'administration du président des Etats-Unis semble tiraillée sur la stratégie à adopter, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo a de son côté annoncé des mesures punitives contre une société publique chinoise accusée de "violer" l'interdiction américaine d'importation de pétrole iranien.

"Cela devient plus difficile pour moi de vouloir parvenir à un accord avec l'Iran car ils se comportent très mal", a lancé Donald Trump à la presse en recevant le Premier ministre pakistanais Imran Khan à la Maison Blanche.

Prié de dire si les Etats-Unis sont plus proches d'une guerre ou d'une négociation avec Téhéran, il a répondu que cela pouvait "facilement aller dans un sens comme dans l'autre". "Et les deux me vont", a-t-il ajouté.

"Nous sommes prêts pour le pire absolu", a-t-il encore prévenu.

Le milliardaire républicain, après s'être retiré l'an dernier de l'accord international de 2015 censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique, qu'il jugeait insuffisant, n'a cessé de durcir la pression et les sanctions contre l'Iran.

Mais alors que les tensions se sont multipliées ces dernières semaines, il a aussi clairement fait savoir qu'il ne voulait pas d'une nouvelle guerre au Moyen-Orient, et a fait des appels du pied en faveur d'un dialogue avec les dirigeants iraniens, malgré la ligne dure prônée par certains "faucons" bellicistes au sein de son administration.

Téhéran a jusqu'ici rejeté publiquement toute proposition de négociation en vue d'un nouvel accord, assurant ne pas vouloir discuter sous la pression.

- "Mensonges et propagandes" -

Signe que la situation reste explosive, après plusieurs incidents dans le Golfe et les menaces militaires, l'Iran a annoncé lundi avoir arrêté 17 Iraniens entre mars 2018 et mars 2019 dans le cadre du démantèlement d'un "réseau d'espions" de la CIA et avoir condamné à mort plusieurs d'entre eux.

"Les informations selon lesquelles l'Iran aurait arrêté des espions de la CIA sont totalement fausses. Pas une once de vérité", a tweeté Donald Trump.

"Encore des mensonges et de la propagande (comme leur drone qui a été abattu) mis en avant par un régime religieux qui échoue lamentablement et ne sait pas quoi faire", a-t-il ajouté. "Leur économie est morte et cela va empirer".

Le président américain avait dit fin juin avoir annulé à la dernière minute des frappes de représailles contre l'Iran, qui avait abattu un drone américain.

Depuis, il a pris de nouvelles sanctions pour accroître encore sa "pression maximale" contre Téhéran, mais au-delà des mesures punitives financières, il semble à court d'options alors que l'escalade continue.

Lundi, Washington a encore visé la compagnie publique chinoise Zhuhai Zhenrong et son directeur général Youmin Li, accusés par Mike Pompeo d'avoir "violé la loi américaine en acceptant du pétrole brut" de la part de Téhéran.

Depuis novembre dernier, tous les pays sans exception sont passibles de sanctions américaines s'ils achètent du pétrole à l'Iran. La Chine, l'un de principaux importateurs de brut iranien, a ainsi perdu la dérogation dont elle bénéficiait jusque-là.

"Nous avons toujours dit que les sanctions seraient appliquées. Nous ne pouvons pas tolérer que l'argent continue d'arriver aux ayatollahs, mettant en danger la vie des soldats américains", a martelé Mike Pompeo.

Ajouter un commentaire