Énergies fossiles, éolien offshore, nucléaire : où en est la Belgique ?

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Vue de l'Atomium à Bruxelles

Vue de l'Atomium à Bruxelles. (©Pixabay)

L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a publié ce 20 avril un rapport consacré à la situation énergétique de la Belgique dans lequel elle appelle le pays à donner « une poussée majeure aux énergies propres »(1).

71% d'énergies fossiles

La consommation d’énergie primaire de la Belgique a reposé en 2020 à près de 71% sur les énergies fossiles, pétrole (36,2%) et gaz naturel en tête (30,1%), selon les dernières données de l'AIE. La Russie est le premier fournisseur de pétrole de la Belgique (31% des importations belges de brut en 2020) mais seulement le 4e fournisseur belge de gaz naturel (après la Norvège, les Pays-Bas et le Qatar).

Les émissions belges de CO2 liées à l’énergie avoisinaient 90 Mt en 2019, soit environ 4 fois moins que celles de la France (pour une population presque 6 fois plus faible). Entre 2010 et 2020, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie de la Belgique est passée de 6% à 12%(2), souligne l'AIE.

Situation énergétique de la Belgique en 2020

La politique énergétique de la Belgique

Le Plan national Énergie-Climat de la Belgique(2), qui porte sur la période 2021 à 2030, fixe entre autres pour objectif de diminuer la consommation nationale d’énergie primaire à hauteur de 42,7 Mtep en 2030 (soit 19% en dessous du niveau de 2005 ; celle-ci s’élevait à 43,9 Mtep en 2020) et la consommation d’énergie finale en dessous de 35,2 Mtep à cet horizon (soit 7% de moins qu’en 2005 ; 33,3 Mtep en 2020)(3).

L’AIE rappelle que les responsabilités en matière de politiques énergie-climat sont divisées en Belgique entre le gouvernement fédéral (qui supervise notamment la production et la transmission d’électricité, le transport d’hydrocarbures ou encore la sécurité d’approvisionnement énergétique au niveau national) et les gouvernements régionaux (Flandres, Wallonie, Bruxelles Capitale) qui décident entre autres des politiques en matière de développement des énergies renouvelables (à l’exception de l’éolien offshore), d’efficacité énergétique ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre(4).

Un parc éolien offshore de grande taille

D'un point de vue énergétique, la Belgique se distingue en particulier par la taille de son parc éolien offshore : ce pays à peine plus grand que la région Normandie dispose des 6e capacités éoliennes offshore au monde (après la Chine, le Royaume-Uni, l’Allemagne, les Pays-Bas et juste derrière le Danemark), souligne l’AIE.

Le gouvernement fédéral a dédié à l’éolien offshore une zone de 225 km2 en mer du Nord qui comptait 9 parcs de 2,26 GW de puissance cumulée à fin 2021. Une seconde zone de 281 km2 (zone « Princesse Elisabeth ») doit permettre d’installer entre 3,15 GW et 3,5 GW de capacités éoliennes supplémentaires. Au total, la Belgique estime pouvoir tirer environ un quart de son électricité de l'éolien offshore à l’horizon 2030(5).

Parc éolien de Norther en mer du Nord (©Vestas)

Parc éolien de Norther en mer du Nord (©Vestas)

Des réacteurs nucléaires prolongés

En 2021, le mix électrique belge a reposé à 52,4% sur le parc nucléaire (qui compte 7 réacteurs). Le gouvernement belge a acté en 2003 une sortie progressive du nucléaire d'ici à 2025, au bout de 40 ans d'exploitation de ses réacteurs (la loi a été amendée depuis en 2013 et 2015 pour prolonger l’exploitation des réacteurs les plus anciens de Tihange 1 et Doel 1 et 2 jusqu’en 2025).

En mars 2022, « à la lumière de l’invasion russe en Ukraine et pour réduire la dépendance aux énergies fossiles », le gouvernement belge a décidé de prolonger de 10 ans la durée d’exploitation de ses deux réacteurs nucléaires les plus récents (Tihange 3 et Doel 4), soit jusqu’en 2035(6).

 Production d'électricité en Belgique en 2021

 

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