Nucléaire : qu’appelle-t-on le corium ?

EPR, reservoir de corium

Le terme « corium » a été constitué à partir de « core » et du suffixe « ium » que l’on retrouve dans de nombreux éléments qu’il contient. (©Connaissance des Énergies) 

Le corium est un magma qui peut se former si un accident affecte le cœur d’un réacteur nucléaire et prive ce dernier de refroidissement. Ce magma est issu de la fusion de combustibles nucléaires et d’autres éléments du cœur. Un enjeu important consiste à l’empêcher de percer la cuve puis la dalle de béton de l’enceinte du réacteur afin d’éviter une contamination de l’environnement extérieur.

Le corium est un mélange liquide qui se forme à une température de 2 500 à 3 000°C. Il est principalement constitué de dioxyde d’uranium fondu (UO2) provenant du combustible nucléaire, de zircaloy oxydé issu des gaines le contenant et de divers aciers fondus issus de la structure du cœur.

Lorsque le refroidissement du cœur n’est plus assuré et n’est pas rapidement rétabli, la chaleur résiduelle due à la réaction en chaîne des produits de fission y provoque l’évaporation de l’eau dans laquelle le combustible est immergé. La température du cœur continue à s’élever jusqu’à ce que ses différents éléments fondent. La température du corium est auto-entretenue du fait de la radioactivité, ce qui distingue ce magma de la lave dont la température baisse en s’éloignant du cratère dont elle est sortie.

Un défaut de refroidissement du cœur s’est produit lors des accidents de Three Mile Island en 1979, Tchernobyl en 1986 et de Fukushima en 2011, entraînant à ces occasions la formation de corium. Des nouveaux réacteurs nucléaires comme l’EPR ou les REP russes VVER 1 000 comportent une enceinte de récupération et de refroidissement du corium afin de protéger le sous-sol de toute contamination.

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