Assignée par EDF, la CFE Énergies dénonce une volonté de la "faire taire"

  • Connaissance des Énergies avec AFP
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La CFE Énergies, deuxième syndicat chez EDF, s'est élevée lundi contre une volonté de la "faire taire" après avoir été assignée en référé par EDF, Enedis et GRDF, qui lui demandent de suspendre sa communication en vue des élections professionnelles de novembre. La "CFE Énergies bâillonnée (...) bafouée (...) censurée", s'indigne le syndicat dans un communiqué, en dénonçant une "atteinte aux libertés fondamentales".

Les trois entreprises, EDF, Enedis et GRDF, reprochent à la fédération d'avoir lancé sa campagne pour les élections professionnelles à la mi-septembre, sans attendre le début de la campagne "dite officielle", fixé au 18 octobre pour EDF et au 14 octobre pour Enedis, sa filiale distribution, ainsi que pour GRDF, a précisé à l'AFP William Viry-Allemoz, secrétaire général de la CFE Énergies.

Les salariés de ces trois entreprises, comme ceux des autres entreprises de la branche des industries électriques et gazières, sont appelés à élire leurs représentants - délégués du personnel (DP) et élus au comité d'entreprise (CE) - le 24 novembre. Ce scrutin déterminera l'audience des syndicats pour les trois années à venir.

"Depuis la mi-septembre, nous diffusons des tracts d'information sur les compétences du CE, des DP, le marché de l'énergie", a poursuivi M. Viry-Allemoz. Ces tracts ne sont "ni polémiques, ni injurieux, ni diffamatoires", a-t-il assuré. "On l'a déjà fait" lors des dernières élections en 2013 "sans que ça pose de problème particulier", a ajouté le responsable syndical. "C'est la première fois que ça arrive", a-t-il dit, à propos de l'assignation en référé. "Pourquoi nous et pas les autres (syndicats) qui ont aussi démarré d'une certaine manière leur campagne?" s'est-il demandé.

Pour lui, cette procédure est liée au "positionnement" de la CFE Énergies sur le projet Hinkley Point C, porté par EDF. Avec la CGT et FO, la CFE a essayé pendant de longs mois d'obtenir le report du lancement de ce chantier de construction de deux réacteurs EPR en Angleterre, sans succès. "Je pense qu'on dérange", a estimé M. Viry-Allemoz. "On sent une volonté de mettre au pas la CFE-CGC, de nous faire taire."

Deux audiences sont programmées mardi et le 10 octobre.

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