Uranium naturel: Cameco arrête un an la production de deux sites

  • AFP
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Le producteur canadien d'uranium Cameco a annoncé mercredi l'arrêt pendant près d'un an de deux sites de production en raison de l'offre surabondante de minerais au niveau mondial avec le licenciement temporaire de 845 personnes.

"Avec l'état continu de surabondance de l'offre sur le marché de l'uranium, sans espoir d'un changement dans un horizon immédiat, il n'y a aucun sens économique pour nous de continuer" l'exploitation sur deux des sites de production, a indiqué le patron de Cameco Tim Gitzel.

La mine de McArthur River et l'usine de traitement de Key Lake, deux sites situés au nord de la province de Saskatchewan (ouest) vont donc fermer dès janvier 2018 pour une durée minimum de dix mois. En conséquence, a indiqué Cameco, les effectifs vont être réduits pendant toute cette période, avec 845 licenciements temporaires. Le groupe canadien va maintenir sur les deux sites environ 210 employés. Le coût du maintien en veille des deux sites d'exploitation devrait se situer entre 6,5 et 7,5 millions de dollars canadiens chaque mois.

Cameco s'engage à respecter ses engagements de livraisons à ses clients à partir notamment de ses stocks et, en fonction de l'évolution de la situation du marché mondial, le groupe prendra les décisions qui s'imposent sur le plan aussi bien des stocks que des contrats clients. Avec la fermeture sur une aussi longue période de deux sites importants, Cameco n'exclut pas de devoir supprimer des emplois au niveau administratif.

Les prix de l'uranium ont chuté de plus de 70% sur le marché mondial depuis l'accident nucléaire à la centrale de Fukushima à la suite du tsunami au nord du Japon en mars 2011. Si Cameco a été à l'abri des variations du marché mondial en raison de ses contrats signés avant cet accident, le groupe doit maintenant dimensionner son appareil de production à la nouvelle donne avec l'arrivée à terme de certains contrats, a expliqué la firme dans un communiqué.

En février, l'entreprise japonaise Tokyo Electric Power, exploitant de Fukushima, avait résilié un contrat qui devait rapporter 1,3 milliard de dollars canadiens à Cameco sur dix ans. D'un volume de l'ordre de 32 millions de livres cette année, Cameco prévoit de livrer l'an prochain entre 28 et 30 millions de livres de minerai d'uranium. Fin octobre, le groupe avait annoncé une perte de 143 millions de dollars canadiens sur les neuf premiers mois de son exercice 2017, à comparer à un bénéfice de 83 millions CAD sur la même période l'an dernier. Le chiffre d'affaires avait baissé de 13% sur la période.

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