EDF lance le dialogue avec ses salariés pour « enrichir » sa stratégie

  • AFP
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EDF lance mardi une grande consultation qui devrait toucher plus de 100.000 salariés du groupe, un "dialogue" pour "enrichir" la stratégie de l'entreprise alors qu'un débat sur la future feuille de route énergétique de la France est prévu à partir de février.

Cette opération, baptisée "Parlons énergies", devrait aboutir à la présentation en juillet au comité exécutif d'une synthèse des propositions recueillies, a précisé lundi Philippe Méchet, conseiller du PDG Jean-Bernard Lévy et pilote de ce projet, lors d'une conférence de presse.

Ce sera "notre contribution à la PPE (Programmation pluriannuelle de l'énergie 2019-2023, ndlr)", a dit M. Méchet, en soulignant que l'entreprise n'avait pas pu "vraiment participer au débat sur la transition énergétique" il y a quelques années et avait eu "le sentiment d'être tenue à l'écart" de la précédente PPE. Dans un secteur "en mutation profonde" comme celui de l'énergie, EDF "a besoin de se transformer" et souhaite s'appuyer sur "toutes les ressources de la maison" pour savoir "comment", a ajouté M. Méchet.

Dans le cadre de l'opération, 60 rendez-vous vont être organisés dans une trentaine de lieux jusqu'à fin avril, le premier étant lancé mardi par Jean-Bernard Lévy à Cournon d'Auvergne (Puy-de-Dôme). Parallèlement, une plateforme numérique permet à chacun de s'inscrire, déposer sa contribution et échanger. Plus de 12.000 salariés étaient déjà inscrits lundi.

L'idée est de "mélanger tous les métiers" de l'entreprise lors de ces rendez-vous, qui rassembleront à chaque fois plus de 200 participants autour d'un forum et d'ateliers thématiques (Energie et climat, technologies et innovation, mix et transitions énergétiques, EDF et les territoires). 163 personnes ont été formées pour animer les débats.

La démarche a été présentée aux organisations syndicales qui l'ont "bien accueillie", selon M. Méchet. Interrogée, la CGT, premier syndicat chez EDF, a indiqué qu'elle invitait "le personnel à exprimer ses attentes et revendications pour que cela ne se transforme pas en grand messe de la com". Parler énergie "ok", mais il faut que le personnel puisse aussi parler "emploi (statutaire) et reconnaissance, deux leviers grippés à EDF", a souligné Philippe Page Le Mérour, délégué syndical central.

"A ce stade", la CFE Énergies "encourage les salariés" à participer aux échanges, mais il ne faut "rien éluder" et pouvoir parler "emplois", "régulation" du secteur énergétique et "gouvernance", souligne le syndicat, qui plaide pour "un vrai projet industriel" et "un pacte social ambitieux".

Commentaires

Alang

Quand on a un actionnaire qui s'appelle l'Etat français, qui pour des tas de raisons politiques au sens le plus large, ne parle pas clair, encourage tous les acteurs, donne des gages à tous et à chacun malgré des intérêts contradictoires, flatte les thèses des soi-disant écologistes en faisant semblant de renforcer les renouvelables (qui n'améliorent en rien le bilan carbone du pays) ainsi que les politiques européennes clairement contraires aux intérêts français, facilite le développement de fournisseurs alternatifs qui, somme toute, ne font rien que de profiter du système paradoxal actuel, ... comment peut-on croire que EdF, ainsi presque totalement "désarmée", puisse être capable d'identifier une "stratégie" et, plus fort encore, qu'elle puisse la mettre en oeuvre, sans cesse affaiblie comme elle est par ce même actionnaire largement majoritaire ? On ne peut pas blâmer le Management de l'entreprise publique: il faut continuer à faire semblant d'être responsable pour permettre à l'Etat de faire semblant d'être intelligent.

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